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Quelle est la fiabilité des tests de dépistage du Covid-19?

Aurélie Coulon "La fiabilité clinique du test COVID-19 est de l'ordre de 90-95%"
Aurélie Coulon "La fiabilité clinique du test COVID-19 est de l'ordre de 90-95%" / 19h30 / 1 min. / le 1 avril 2020
La croissance du nombre de cas testés positifs au nouveau coronavirus connaît un léger ralentissement en Suisse. Mais quelle est la fiabilité des tests de dépistage? RTSinfo fait le point en trois questions.

- Les tests de dépistage sont-ils fiables?

Les tests de dépistage consistent en un frottis dans la cavité nasale avec un gros coton-tige, à au moins six centimètres de profondeur. En laboratoire, l'analyse appelée RT-PCR a pour but de déceler la présence de matériel génétique du virus dans ce frottis.

Les kits validés dans les laboratoires hospitaliers romands interrogés par la RTS sont très sensibles. Ils détectent le virus dans presque 100% des cas.

- Un faux négatif, c'est quoi?

Il s'agit d'un patient qui est bien infecté par le virus du Covid-19, comme une pneumonie, mais dont le test de dépistage s'avère négatif.

Un tel cas de figure peut s'expliquer par plusieurs facteurs. Soit le prélèvement de l'échantillon a été mal réalisé, pas assez en profondeur par exemple, soit le virus n'était pas encore assez présent dans la cavité nasale pour être détecté, même s'il avait déjà infecté d'autres parties des voies respiratoires. Si les symptômes persistent, un deuxième prélèvement est ainsi réalisé.

Compte tenu des faux négatifs, on estime que la fiabilité des tests, ou sensibilité clinique, varie ainsi plutôt de 90% à 95%.

- La Suisse utilise-t-elle comme d'autres pays la radiographie des poumons dans le dépistage?

A l'heure actuelle, il n'existe que peu de données scientifiques sur la fiabilité de l'imagerie des poumons dans le dépistage du Covid-19.

Une étude japonaise a récemment été réalisée sur les passagers du Diamond Princess, un immense navire de croisière mis quarantaine après la déclaration de cas de Covid-19. Près de 40% des patients testés positifs ne présentaient aucune anomalie pulmonaire au scanner. La sensibilité clinique de ce test n’est donc pas démontrée.

Ainsi, sur les six hôpitaux universitaires que compte la Suisse, cinq d'entre eux suivent les recommandations de l'American College of Radiology et n'utilisent pas le scanner dans le dépistage. Ils se concentrent sur le résultat du test RT-PCR pour établir un diagnostic définitif.

Seul l'hôpital universitaire de Bâle pratique un scanner systématique sur tous les patients présentant des symptômes grippaux.

Par contre, le scanner des poumons est régulièrement utilisé pour évaluer l'atteinte pulmonaire dans la prise en charge de patients testés positifs au Covid-19. Lors de l'aggravation des symptômes, l'imagerie pulmonaire permet aussi d'identifier une atteinte supplémentaire, comme une embolie ou infection bactérienne.

Aurélie Coulon/kg

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