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Catalogue EMI sur iTunes sans copyright

Steve Jobs et Eric Nicoli devant la presse (www.emigroup.com)
Steve Jobs et Eric Nicoli devant la presse (www.emigroup.com)
EMI va autoriser le téléchargement sur le portail iTunes d'Apple de l'ensemble de son catalogue numérique dans un format permettant de les recopier sur un autre support, une première dans le monde du disque.

L'accord ne couvre que le catalogue numérique existant, ce qui
signifie que les morceaux des Beatles restent pour l'instant
inaccessibles au téléchargement. Les droits de protection
anti-copie (Digital Rights Management) empêchent les clients de
copier sur d'autres supports, comme leur lecteur MP3 ou leur
téléphone portable, les morceaux qu'ils téléchargent sur
internet.

Accessibles sur tous les supports

Les morceaux du catalogue de la maison de disques britannique
ainsi achetés sur iTunes seront désormais accessibles sur
l'ensemble des autres supports, et non pas sur le seul baladeur
iTunes d'Apple, mais à un prix plus élevé que le téléchargement
normal, qui reste en vigueur.

Morceaux plus chers

Les morceaux recopiables seront de meilleure qualité sonore.
Leur téléchargement coûtera 1,29 euro/1,29 dollar contre 0,99
euro/0,99 dollar pour les morceaux dans leur présentation
actuelle.



Les morceaux des autres maisons de disques, comme les trois autres
grandes "majors" (Universal, Warner, Sony/BMG) resteront
accessibles uniquement sur ordinateur et sur i-Pod.



L'annonce faite lundi par EMI (Beatles, Gorillaz, Coldplay, Norah
Jones...) pourrait lui permettre de redorer son blason, terni ces
derniers mois par son échec à s'allier avec l'américaine Warner et
par plusieurs avertissements sur résultat, qui ont abouti en
janvier au limogeage du PDG d'EMI Music Alain Levy.



L'annonce d'EMI a été faite au siège londonien de celle-ci, en
présence de son directeur général Eric Nicoli et du directeur
général d'Apple Steve Jobs. Eric Nicoli a espéré que "l'opportunité
ainsi offerte à la clientèle d'acheter des morceaux de meilleure
qualité et de les écouter sur l'appareil de leur choix allait
relancer la musique numérique" tout en "réglant le problème
d'interopérabilité si frustrant pour de nombreux fans de
musique".

«Pas en avant» pour Steve Jobs

Steve Jobs a estimé pour sa part que la vente de morceaux libres
de droits de copie "était le pas en avant qu'il fallait à
l'industrie du disque", et à salué en EMI "un grand partenaire pour
iTunes".



Il a indiqué enfin qu'EMI "travaillait" actuellement à la
possibilité de mettre le catalogue des Beatles sur iTunes,
quoiqu'"il n'y ait pas encore de calendrier". Ce sera possible
"bientôt, nous l'espérons", a-t-il conclu.



agences/tac

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Réactions positives

En supprimant les protections anticopies sur la musique en ligne, EMI et Apple reconnaissent l'inutilité de ces systèmes contre le piratage et choisissent d'apparaître comme les pionniers d'un modèle plus ouvert, que leurs concurrents devront imiter, estiment les analystes.

Apple, qui avec son site iTunes règne sur 70% des ventes de musique légale, démarre un mouvement qui devrait s'étendre peu à peu aux autres maisons de disques et aux autres baladeurs, estiment les experts.

L'annonce de lundi a fait l'effet d'une bombe, que la fédération américaine des maisons de disques, la RIAA, la grande militante des DRM, n'avait pas encore voulu commenter lundi après-midi.

Les nombreux sites et blogs anti-DRM ont applaudi, beaucoup de commentaires assurant que le public sera prêt à payer, et à payer plus cher qu'avant, pour télécharger des chansons non protégées et lisibles partout.

Les analystes n'étaient eux pas du tout certains d'un impact réel sur les ventes de musique en ligne, mais y voyaient d'abord un coup de maître côté publicité.

Sur internet, les commentaires étaient très positifs. Mais les habitués du piratage, qui téléchargent des chansons gratuitement sur des sites de peer-to-peer et les transfèrent sur un iPod, n'y voyaient pas grand intérêt. "Pourquoi dois-je payer plus d'un dollar pour quelque chose que je peux trouver gratuitement", s'interrogeait ainsi un internaute sur son blog.