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Le Forum sur le Web s'achève dans le flou

Le 1er Forum mondial sur la gouvernance de l'internet (FGI) s'est achevé jeudi sans déboucher sur aucune décision concrète, son statut consultatif le privant de ce pouvoir. Des sessions sont prévues pour les quatre prochaines années.

D'un format inédit, ce forum qui s'est déroulé pendant quatre
jours à Vouliagmeni, dans la banlieue d'Athènes, a rassemblé sous
l'égide de l'ONU plus de 1200 délégués, représentants de plus de 90
Etats, des principales entreprises de la Toile et de dizaines
d'associations. La Suisse était représentée par le vice-directeur
de l'Office fédéral de la communication (OFCOM), Frédéric
Riehl.



«Le but du forum n'était pas d'arriver à un accord ou à une
conclusion mais de se parler. Il y a seulement quatre ans, tous ces
gens ne se seraient même pas assis à la même table», a relevé le
Suisse Markus Kummer, coordinateur du groupe de travail de l'ONU
sur la gouvernance de l'internet.



Selon la plupart de ses participants, le FGI a présenté un «net
progrès» par rapport aux précédents sommets sur la société de
l'information, marqués par le carcan étroit des Etats, pour évoquer
l'avenir de la Toile.

Débats sur la question des restrictions

L'épineuse question de la domination américaine sur la gestion
technique du réseau, sur laquelle les négociations entre les
gouvernements avaient buté il y a un an au sommet de Tunis, a à
peine été évoquée.



Les débats se sont en revanche en grande partie cristallisés sur
la question des restrictions de l'accès à l'internet imposées par
certains Etats, comme la Chine, avec l'aide des grandes compagnies
comme Google et Microsoft, qui ont été sommées de s'expliquer sur
cette politique.



L'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty
International a présenté à la tribune une pétition contre la
censure sur la Toile qui a réuni 50 000 signatures. «J'appelle les
gouvernements à cesser de restreindre la liberté d'expression sur
l'internet, ainsi que les compagnies qui les y aident», clame le
texte de la pétition. «Il est très rare d'avoir à ce niveau une
égalité réelle entre les Etats, le privé et les associations. Voir
le représentant iranien qui lève la main pour s'adresser à la
société civile est une scène rare», a déclaré à l'AFP Bertrand de
La Chapelle, qui conduisait la délégation française.

Cubain rabroué par un Américain

Chose impensable normalement dans une enceinte onusienne, un
représentant cubain s'est fait tranquillement rabrouer mercredi par
un universitaire américain, qui lui a dit qu'il y avait «0 % de
Cubains connectés à l'internet à leur domicile car le gouvernement
ne le permet pas». Il n'a même pas été autorisé à répliquer.



«Ce forum fait avancer nos idées. Concrètement, il nous a permis
de rencontrer les responsables du secteur privé et de gouvernements
pour leur faire valoir nos vues», rapporte Frédéric Dubois,
responsable d'APC, ONG luttant contre la «fracture numérique» entre
le Nord et le Sud. Observateur privilégié du forum, après avoir été
en novembre 2005 membre de la délégation française à Tunis, Bernard
Benhamou juge que l'on assiste au «début d'un processus» de
discussions sur les questions comme la fracture Nord-Sud, le
multilinguisme de la Toile ou la liberté d'expression.



Après Rio de Janeiro l'année prochaine, le FGI aura lieu en Inde,
puis en Egypte. La Lituanie et l'Azerbaïdjan sont candidats pour
l'accueillir en 2010.



agences/tac

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La toile recense plus de 100 mio de sites

Dans son observatoire du mois de novembre, Netcraft a recensé plus de 101 millions de sites internet, contre 97 millions lors de son rapport d'octobre, indique une étude de ce cabinet publiée jeudi.

Si la progression d'un mois sur l'autre est notable, avec la création de plus de 4 mio de nouveaux sites en un mois, elle l'est aussi sur l'année: depuis début 2006, la toile a accueilli 27,4 mio de nouveaux sites, contre 17 mio sur l'ensemble de 2005.

«Internet a doublé sa taille depuis mai 2004, lorsque nous avions recensé 50 mio de sites dans le monde», souligne aussi le cabinet, qui observe le développement du web depuis 1995, avec à l'époque un peu moins de 19'000 sites.

«Les blogs et les sites de jeunes et/ou petites entreprises ont dopé la croissance explosive de cette année», affirme l'étude, qui souligne «la forte hausse d'activité des hébergeurs de blogs», à l'instar de Google ou de My Space.

Le créateur du web s'inquiète

Le scientifique britannique Tim Berners-Lee, qui a mis au point le world wide web, s'est inquiété jeudi de ce qu'il puisse être utilisé à des fins "non démocratiques" et a défendu le projet d'un centre de recherche sur l'avenir de l'internet.

"Si nous n'avons pas la capacité de comprendre le web comme il devient aujourd'hui, nous finirons avec des choses très mauvaises", a prévenu Sir Berners-Lee, aujourd'hui chercheur au Massachusetts Institute of Technology (Etats-Unis), dans une interview à BBC News.