Quibi veut révolutionner la consommation de vidéo sur téléphone

Quibi signifie "Quick bites", soit bouchées rapides en anglais. La promesse est claire. Vous aurez droit à des vidéos courtes, faciles à regarder et ludiques. Téléchargeable en Suisse depuis ce lundi, l'application est un mélange entre des vidéos pour les réseaux sociaux et des plateformes plus traditionnelles comme Netflix.

Ici les vidéos ne sont pas tournées par votre voisin, mais par des équipes hollywoodiennes. Et sont pensées spécifiquement pour votre téléphone.

Les millennials comme cible

Les films sont chapitrés en épisodes de 10 minutes. Mais surtout, ils se regardent avec le téléphone à l'horizontale ou à la verticale. Et l'angle de vue change suivant l'orientation de votre smartphone, de quoi booster la créativité des réalisateurs et rendre certains films plus interactifs.

L'application mise également sur les rendez-vous quotidiens avec des magazines sur les jeux vidéo, les people ou la cuisine. Les informations sont, elles, assurées par la BBC. Bref, tout ce qui peut plaire à la cible marketing des 20-40 ans.

Deux pointures du web et du divertissement se cachent derrière ce projet ambitieux: Meg Whitman, l'ancienne patronne de e-Bay et Hewlett-Packard s'est associée au fondateur des studios DreamWorks Jeffrey Katzenberg.

Coup de poker?

Des noms qui rassurent les investisseurs, puis qu'ils ont réussi à lever 1,75 milliard de dollars avant même la mise en ligne. Il s'agit désormais de convaincre le public de souscrire un abonnement de 8 francs suisses par mois (5 francs/mois avec la publicité).

Car Quibi arrive sur un marché surpeuplé: Netflix, Amazon, Apple, Disney et bientôt HBO et Universal. Le budget vidéo en streaming des ménages n'est extensible, ils feront des choix.

Pour l'instant, tous les programmes sont en anglais ou en espagnol, sans sous-titres en français, et on dénombre un peu moins d'une trentaine d'émissions. Mais comme souvent, l'intérêt pour le contenu décidera de l'avenir de l'application. Quibi mise sur des valeurs sûres: Steven Spielberg, Guillermo del Toro, Will Smith ou encore Jennifer Lopez.

Pascal Wassmer