Les imprimantes 3D permettent à des start-up romandes de soutenir les hôpitaux
Outil de plus en plus présent dans de nombreuses entreprises, les imprimantes 3D ont permis à une dizaine de petites entreprises romandes de rediriger leur production vers les besoins actuels en matériel de santé.
C'est le cas de Spentys, start-up basée à Renens (VD) qui fabriquait des attelles orthopédiques. Avec un parc d'imprimantes 3D à l'arrêt suite à la baisse des commandes, elle a reprogrammé ses machines avec des plans librement accessibles sur internet pour fabriquer des visières, très peu coûteuses.
"On s'est dit qu'on avait vraiment quelque chose à faire à ce moment-là", explique son responsable Loïc Sottas lundi dans La Matinale. "On a eu d'abord des demandes pour imprimer des petits gadgets pour ouvrir les portes sans toucher la poignée, ou bien des attaches pour accrocher les masques en papier". Puis c'est allé "jusqu'à des valves pour respirateurs et aussi, dernièrement, des visières de protection".
Ces visières se composent de deux éléments: une pièce en plastique, sorte de serre-tête, et une feuille souple de plastique transparent. Si la seconde s’achète facilement, la première doit être fabriquée sur mesure.
Peu rentable, mais bien pratique
À Delémont, la start-up d'ingénierie Swiss Kh, dont les imprimantes étaient également à l'arrêt, a monté un réseau d'entreprises et de particuliers bénévoles disposant d'une imprimante 3D. En deux semaines, elle a pu livrer 650 visières dans les hôpitaux et EMS jurassiens.
Début avril, la fondation The Ark et le FabLab de Sion, en Valais, ont également lancé un appel aux propriétaires d’imprimantes 3D pour la fabrication de ces fameuses visières. A ce jour, près de 1400 pièces ont été produites par des individus et entreprises puis livrées à l'Hôpital du Valais, qui les a testées et validées.
On est toutefois loin d'une production en quantités industrielles: en fonction des machines, une seule visière peut mettre une à trois heures à être "imprimée". Une micro-industrie peu rentable donc, mais solidaire, et surtout prompte à réagir en cette période de pénurie de matériel médical.
Virginie Langerock/jop