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La densité d'araignées des jardins est 140 fois plus basse qu'il y a 40 ans

Comme d'autres araignées, l'épeire diadème souffre de la diminution du nombre d'insectes [AFP/Biosphoto - Jean-Yves Grospas]
Faute d'insectes, les araignées se font de plus en plus rares en Suisse, montre une étude. / Le Journal horaire / 21 sec. / le 23 avril 2020
Le recul du nombre d'insectes a pour corollaire une baisse "alarmante" du nombre d'araignées, montre une étude de chercheurs de l'Université de Bâle publiée jeudi. Elle a recensé les épeires diadème sur vingt sites répartis sur le Plateau suisse.

Avec 48'800 espèces dans le monde et une densité pouvant atteindre 1000 individus au mètre carré, les araignées engloutissent des quantités phénoménales d'insectes. L'équipe du biologiste Martin Nyffeler, de l'Université de Bâle, s'est penchée sur l'épeire diadème (Araneus diadematus), aussi connue sous le nom d'araignée des jardins, très répandue en Europe et facilement reconnaissable à la croix qu'elle porte sur l'abdomen.

Araignées sous-alimentées

A la fin de l'été 2019, les chercheurs ont effectué des recensements sur vingt sites du Plateau suisse représentatifs de cette espèce et compté les toiles au mètre carré. Résultats: par rapport à des données des années 1970 et 1980, une baisse jugée "alarmante" est constatée. Dans les deux tiers des surfaces de 200 à 1000 m2 inspectées, aucune toile n'a pu être trouvée. Lorsqu'il y en avait, elles contenaient moins d'insectes que lors de précédentes études, et les fils étaient moins solides, ce qui laisse penser que les araignées sont sous-alimentées.

La densité de population moyenne de ces araignées en Suisse est actuellement 140 fois plus basse par rapport à l'ancienne moyenne européenne, selon les chercheurs. Des recherches similaires menées dans le nord de la Belgique par des chercheurs de l'Université de Gand arrivent aux mêmes conclusions.

Appauvrissement des écosystèmes

Le phénomène touche également d'autres espèces d'araignées, selon les auteurs. "Lorsque les insectes et leurs ennemis naturels reculent fortement, cela a pour conséquence un appauvrissement des écosystèmes, qui peut conduire à un moment donné à un effondrement", conclut Martin Nyffeler, cité dans un communiqué de l'alma mater bâloise. L'étude a été publiée dans la revue Insects.

vic/ats

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