La mise sur pied de cette année permettra l'injection de près de
500 millions de dollars canadiens (440 millions USD) dans la
recherche polaire.
C'est la quatrième fois que l'Année polaire internationale est
célébrée (après 1882-83, 1932-33, 1957-58), mais c'est la première
fois qu'elle s'inscrit dans le contexte des changements
climatiques.
Réchauffement climatique
"A peu près 60% de ce que l'on sait sur les régions polaires, en
particulier sur l'Arctique, est venu de l'effort de recherche
effectué en 1958. La différence aujourd'hui, c'est que la nouvelle
année polaire s'inscrit dans un contexte de réchauffement
climatique", explique à l'AFP Louis Fortier, directeur scientifique
d'ArcticNet, réseau canadien de recherche sur l'Arctique.
Avec une contribution de 150 millions de dollars canadiens, le
Canada est le principal bailleur de fonds de l'année polaire, suivi
par les pays scandinaves et les Etats-Unis dont la contribution
devrait avoisiner les 60 millions de dollars canadiens.
"Le but du Canada avec ce programme est d'inviter les chercheurs
étrangers dans l'Arctique canadien. On possède plus du tiers de
l'Arctique. Et la portion arctique de la Russie est beaucoup moins
accessible", poursuit M. Fortier.
Les Inuits pas oubliés
Les spécialistes de l'Arctique, région aujourd'hui considérée
comme le "baromètre" des changements climatiques, se limitaient
dans le passé à des observations biologiques, physiques ou
géographiques, alors que cette année l'impact humain des variations
climatiques sera considéré.
"Autrefois, les Inuits étaient des objets de recherche, maintenant
ils veulent être des partenaires de recherche", expliquent les
scientifiques. Un peu plus de 150.000 Inuits vivent répartis entre
l'Alaska, le Canada, le Groenland, la Scandinavie et la Russie, des
territoires qui jouxtent l'Arctique.
La plupart des projets de recherche doivent encore être approuvés
par les différents pays avant que ne débute en mars les premières
observations qui s'échelonneront sur deux ans. Les résultats ne
seront pas disponibles avant 2009-2010.
afp/nr
Gigantesque plate-forme de glace à la dérive
Une énorme plate-forme glacée s'est violemment séparée de l'île d'Ellesmere, dans l'Arctique canadien, ont constaté des chercheurs canadiens qui y voient un autre symptôme du réchauffement de la planète.
La masse de glace d'une surface de 66 km2 s'est détachée d'un seul coup de l'île d'Ellesmere, une énorme bande de terre située aux confins de l'Arctique canadien et voisine du Groenland.
Le phénomène qui s'est produit en août 2005 avait émis une telle énergie qu'il a été détecté par des appareils sismologiques canadiens situés à 250 kilomètres de là. Mais personne à l'époque n'était parvenu à identifier ce qui s'était réellement passé.
La formation soudaine d'une "nouvelle île" dans l'Arctique "est un symptôme parmi un faisceau de symptômes du réchauffement climatique, le plus important étant évidemment la réduction spectaculaire de l'étendue et l'épaisseur de la banquise Arctique", expliquent des chercheurs canadiens.
Dans un article publié en décembre des chercheurs américains et canadiens affirment qu'en 2040, seulement une petite portion de la glace pérenne arctique se maintiendra en été sur la côte nord du Groenland et du Canada, ouvrant ainsi un corridor maritime réduisant le trajet entre l'Europe et l'Asie.