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Cellules souches fabriquées sans embryons?

Des résultats à reproduire encore à partir de cellules humaines
Des résultats à reproduire encore à partir de cellules humaines
Fabriquer des cellules souches à partir de banales cellules de peau, sans avoir besoin d'embryons ou d'ovules: des travaux publiés en ce sens ouvrent des perspectives de traitements réparateurs pour l'homme.

Ils réduisent aussi la virulence des débats éthiques autour de
ces pratiques. Des équipes de chercheurs américains et japonais ont
réussi à obtenir chez des souris l'équivalent de cellules souches
embryonnaires à partir de banales cellules de peau de rongeurs
adultes reprogrammées, sans avoir recours aux embryons ou aux
ovocytes, laissant ainsi espérer une nouvelle source de cellules
souches.

Reproduction à partir de l'homme

Trois articles relatent leurs travaux dans la revue scientifique
britannique Nature et la nouvelle revue spécialisée américaine,
Cell Stem Cell. Les chercheurs doivent à présent tenter de
reproduire ces résultats à partir de cellules humaines. S'ils y
parvenaient, cela bouleverserait non seulement les travaux dans ce
domaine mais aussi les débats éthiques associés.



Les cellules souches embryonnaires sont la source de tous les
tissus et organes qui forment l'organisme. Elles suscitent des
espoirs de thérapies réparatrices, à base de "pièces de rechange"
parfaitement compatibles avec le patient, pour de nombreuses
pathologies comme le diabète, la maladie de Parkinson ou la
paralysie des blessés de la moelle épinière.

Recherches contestées

Mais des groupes religieux ou conservateurs aux Etats-Unis, pour
lesquels la vie commence dès le début de la conception, s'opposent
aux méthodes recourant à la destruction d'embryons pour obtenir ces
précieuses cellules.



Se passer du don d'ovocytes permettrait également d'écarter les
risques de dérives comme la création d'un marché où les vendeuses
seraient les femmes les plus démunies.



Le Dr Shinya Yamanaka (université de Kyoto, Japon) avait déjà
obtenu une reprogrammation "partielle" de cellules ordinaires. A
présent, ces nouvelles études, la sienne et celles émanant des
équipes américaines de Rudolf Jaenisch (Institut Whitehead) et de
Konrad Hochedlinger (Harvard) sont convaincantes et marquent une
nouvelle étape.

Les catholiques saluent

Cette avancée de la recherche sur les cellules souches
embryonnaires a été saluée par un représentant de la Conférence des
évêques catholiques américains, Richard Doerfingler. C'est une voie
à explorer car elle "pourrait procurer tous les avantages des
cellules souches embryonnaires sans le problème moral", selon lui.
Pourtant, l'un des chercheurs, Konrad Hochedlinger, s'est défendu
d'avoir conduit ces recherches pour ces raisons.



Les chercheurs ont créé des cellules aux pouvoirs similaires aux
cellules souches embryonnaires. Mais avec toutefois un faible
rendement, car moins d'une cellule sur mille traitées est retournée
au stade embryonnaire.

Technique de pointe

Ils ont ensuite introduits ces cellules reprogrammées dans des
ovules fécondées de rongeurs et réussi à créer des animaux
"chimères", mélange de cellules comportant en proportion variable
les cellules reprogrammées, y compris au niveau des cellules
reproductrices.



Les cellules reprogrammées ont ainsi pu être transmises à la
génération suivante à la suite d'accouplements. Mais il reste du
travail avant de réussir sur des cellules humaines, d'autant que la
méthode ne paraît pas directement transposable à l'homme, notamment
en raison de risques de cancer.



afp/tac

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Le Congrès défie Bush

La Chambre des représentants américaine a lancé un nouveau défi au président George W. Bush en votant jeudi un texte pour favoriser le financement des recherches sur les cellules souches embryonnaires.

Le projet de loi a été adopté par 247 voix contre 176. Les représentants ont adopté le même texte que celui adopté par les sénateurs en avril. Le projet de loi auquel le président Bush devrait opposer son veto vise à lever les restrictions posées depuis août 2001 à la recherche sur les cellules souches embryonnaires.

Actuellement, les chercheurs recevant des subventions fédérales ont seulement le droit de travailler sur des lignées de cellules souches embryonnaires créées en 2001 ou auparavant.

Pour passer outre le veto présidentiel, le projet de loi devrait recueillir les deux tiers des voix des membres du Congrès mais cela semble peu probable.

La communauté scientifique plaide pourtant vigoureusement pour la levée des restrictions à la recherche sur les cellules souches embryonnaires, faisant valoir qu'il ne reste au mieux qu'une vingtaine de lignées utilisables et que les Etats-Unis risquent de prendre un retard considérable dans ce domaine.

Le Congrès, du temps où il était encore dominé par le parti républicain, avait déjà adopté un tel texte l'an dernier, donnant l'occasion au président Bush d'opposer le premier veto depuis le début de son mandat, au nom de la défense de la vie dès la conception.