Doctorant à l'Université de Berne, Adomas Valantinas a réalisé ces travaux lors d'un séjour à la Brown University (USA), utilisant notamment les données de la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA.
Le chercheur a observé sur la face visible de la Lune des crêtes de montagnes présentant des portions de roches basaltiques fraichement mises à nu. Ces zones rocheuses restituent davantage de chaleur durant la nuit lunaire que la surface poussiéreuse environnante, si bien qu'elles peuvent être détectées par l'instrument Diviner à bord de la sonde LRO qui mesure la température à la surface de la Lune.
Les relevés nocturnes de Diviner ont mis en évidence plus de 500 taches de ce type. Avec Peter Schultz, de la Brown University, Adomas Valantinas a cartographié ces crêtes montagneuses et trouvé une corrélation presque parfaite avec de vieilles fissures de la croûte lunaire découvertes par la mission GRAIL de la NASA en 2014.
Crêtes montagneuses en mouvement
Ces fissures sont devenues des canaux, dans lesquels a coulé du magma qui a formé de profondes gorges. Dans leur étude publiée dans la revue Geology, les chercheurs suggèrent que les crêtes montagneuses surplombant ces gorges sont toujours animées d'un mouvement ascendant, ce qui explique les roches récemment mises à nu.
Selon eux, il est possible que le phénomène soit encore en cours, car sur la Lune, tout est rapidement recouvert d'une poussière appelée régolithe résultant des impacts de météorites. Selon le professeur Schultz, cité mardi dans un communiqué de l'Université de Berne, ces mouvements seraient la conséquence d'un gigantesque impact sur la face cachée de la Lune il y a 4,3 milliards d'années.
"Lorsque nous retournerons sur la Lune, ces endroits avec des blocs de rocher à nu seront d'une grande importance, des échantillons pourront nous livrer une foule de nouvelles informations", conclut Adomas Valantinas.
ats/oang