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Pékin confirme son ambition lunaire avec un nouveau vaisseau spatial

La Chine a annoncé mardi avoir lancé avec succès un nouveau vaisseau spatial. C'est une étape cruciale vers une prochaine grande station spatiale chinoise sur le modèle de l'ISS, ainsi qu'un passeport pour des vols habités vers la Lune.

L'engin a été propulsé depuis la base de Wenchang, sur l'île de Hainan (sud), à l'aide d'une fusée Longue-Marche 5B, la plus puissante du pays. Il s'agissait de son vol inaugural, a annoncé l'agence de presse Chine nouvelle.

Par sécurité, personne n'avait pris place à bord du vaisseau en raison de son caractère expérimental. Sa principale utilité sera d'acheminer des astronautes vers la future station spatiale et réaliser des vols habités vers la Lune.

Avantage sur le Japon et l'Europe

"Ce vol est une étape importante", souligne Chen Lan, analyste indépendant pour le site internet GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. "Ce nouveau vaisseau va donner un avantage à la Chine sur le Japon et l'Europe en termes de voyage habité dans l'espace".

Pékin a déjà lancé depuis 1999 plusieurs véhicules spatiaux Shenzhou, construits sur le modèle des fameux Soyouz russes. Réputé plus sûr, le vaisseau lancé mardi est plus rapide, plus résistant à la chaleur, plus long (8,8 mètres) et plus lourd (21,6 tonnes). L'engin pourra également transporter davantage d'astronautes (jusqu'à six au lieu de trois) et devrait être partiellement réutilisable.

Missions aussi au-delà de la Lune

Ses caractéristiques ouvrent à la Chine de nouveaux horizons. "Tout dépend des ambitions du programme spatial chinois, mais des missions au-delà de la Lune seront possibles", souligne Carter Palmer, spécialiste des questions spatiales au cabinet américain Forecast International.

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Aller loin dans l'espace nécessite deux choses principales: une vitesse très rapide pour s'arracher aux forces de gravitation et une meilleure protection face aux températures extrêmes. Ces deux caractéristiques sont a priori réunies dans ce nouveau vaisseau chinois. L'actuelle mission d'essai testera notamment son bouclier thermique et sa capacité à rentrer dans l'atmosphère.

Un "palais céleste" en 2022

La future station spatiale chinoise (CSS), appelée en mandarin Tiangong (Palais céleste) comprendra trois parties: un module principal long de près de 17 mètres (lieu de vie et de travail) et deux modules annexes (pour les expériences scientifiques). Son assemblage dans l'espace devrait débuter cette année et s'achever en 2022. Elle pourrait un temps devenir la seule station opérationnelle après l'arrêt de la station spatiale internationale (ISS).

La fusée Longue-Marche 5B, d'un diamètre de 5 mètres, d'un poids de 849 tonnes et d'une longueur de 54 mètres, peut envoyer dans l'espace des charges de 22 tonnes. C'est elle qui sera utilisée pour lancer les différentes parties de la future station spatiale.

afp/oang

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