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Plus de 120 vaccins à l'essai contre le Covid-19 dans le monde

Au-delà des chiffres: près de 121 vaccins contre le Covid-19 sont en phase d'étude
Au-delà des chiffres: près de 121 vaccins contre le Covid-19 sont en phase d'étude / Forum / 4 min. / le 6 mai 2020
Plus de 120 candidats vaccins sont actuellement à l'essai dans le monde entier pour lutter contre le Covid-19. Mais le chemin est encore long jusqu'à la commercialisation et à la distribution à large échelle.

Chaque semaine, de nouveaux vaccins viennent s'ajouter à la liste des candidats. Les plus avancés ont déjà franchi les premiers obstacles de la longue course vers la commercialisation: trouver un investisseur et effectuer des tests en laboratoire.

A ce jour, sept d'entre eux ont débuté les tests cliniques sur l'être humain. A ce stade, il s'agit de s'assurer de l'innocuité du vaccin et de déterminer le dosage à injecter.

Etape suivante: le test d'efficacité sur un nombre plus important de patients, avant la production à large échelle. Beaucoup de candidats, mais peu d'élus, puisque moins de 10% de ces vaccins à l'essai seront un jour mis sur le marché.

Quatre grands groupes de candidats

Quatre grands groupes de candidats vaccins contre le Covid-19 sont actuellement testés dans le monde. Dans le premier groupe, on injecte un peu du vrai virus entier pour déclencher une réponse immunitaire, mais ce virus est atténué ou rendu inoffensif. C'est potentiellement la méthode la plus efficace mais aussi celle qui demande le plus de précautions et une étude d'innocuité à large échelle. C'est d'ailleurs la technique la moins utilisée. Sur les plus de 120 candidats vaccins, seuls sept utilisent du vrai virus.

Dans les vaccins du second groupe, des gènes du Covid-19 sont placés dans la coquille d'un autre virus. Cela donne un virus hybride qui est ensuite injecté. Cette technique a déjà fait ses preuves, notamment avec Ebola. Avec un désavantage par contre: si on a déjà une immunité contre le virus coquille, cela pourrait diminuer celle que l'on développerait contre le Covid-19.

Le troisième groupe est lui composé des candidats vaccins dans lesquels des gènes du coronavirus sont directement injectés dans le corps des patients, sans la coquille d'un autre virus. Mais cette technique n'a jamais été utilisée dans aucun vaccin et elle pourrait nécessiter l'ajout d'une plus forte dose d'adjuvants pour déclencher une réponse immunitaire assez puissante. Des adjuvants susceptibles de déclencher une réaction inflammatoire locale.

Dans le dernier groupe, des bouts de l'enveloppe du coronavirus, les fameuses petites pointes, sont utilisés. Cette technique est actuellement la plus répandue. Son désavantage? Il pourrait notamment être nécessaire de recourir à plusieurs injections pour garantir l'immunité.

Quels critères pour choisir le meilleur candidat?

Pour pouvoir choisir parmi les candidats vaccins, il s'agira de trouver le bon dosage entre les risques et les bénéfices. Les vaccins qui permettent une plus grande immunité sont souvent ceux qui présentent le plus d'effets secondaires. Et plusieurs experts affirment que le vaccin qui aura le plus de succès ne sera pas le plus efficace, mais celui qui pourra être produit à grande échelle.

Une entreprise ne sera pas en mesure de produire à elle seule et rapidement des milliards de doses, d'où l'importance d'avoir plusieurs vaccins commercialisables.

Dans quel délai?

La mise sur le marché des vaccins élus ne se fera pas avant 18 mois. Et c'est déjà très rapide puisqu'en temps normal, il faut plusieurs années pour développer un vaccin fiable et efficace d'après les experts.

Après les tests cliniques sur un petit nombre de patients, il faudra recourir à des tests à large échelle, qui sont le seul moyen de repérer les effets secondaires rares et de savoir si le vaccin fonctionne sur tous les groupes de population.

Habituellement, un candidat vaccin est administré à environ 3000 personnes, puis il s'agit d'attendre de voir si elles sont infectées ou non. Cela prend du temps et si l'épidémie de Covid-19 diminue, les chercheurs pourraient manquer de données.

L'autre possibilité qui permettrait de gagner des mois serait d'infecter intentionnellement les patients vaccinés pour voir s'ils tombent malades. C'est d'ailleurs ce qu'a proposé une équipe de chercheurs américains, qui reconnaît cependant que les volontaires risquent d'être gravement malades, voire de mourir. Une approche difficilement défendable de nos jours.

Maya Chollet/ebz

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