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L'eau de mer comme source d'énergie

La mer possède un potentiel énergétique encore peu utilisé
La mer possède un potentiel énergétique encore peu utilisé
Une ville française sur la Méditerranée, La Seyne-sur-Mer, a décidé d'exploiter l'eau de mer pour chauffer et climatiser des bâtiments publics et des logements nouveaux, un gisement d'énergie "propre" encore largement ignoré.

Alors que les Européens se mobilisent pour favoriser le
développement d'énergies non polluantes, comme l'a montré le
dernier sommet de Bruxelles, cette ville de 61'000 habitants a
reconverti le site d'anciens chantiers navals pour trouver une
source d'énergie à la fois gratuite et renouvelable.

Première européenne

C'est aussi la première fois dans l'Union européenne qu'un
projet exploitant l'eau de mer est développé à une telle échelle
(60'000 m2), note Philippe Nunes, directeur du bureau d'études
monégasque Ingetec qui a conseillé la municipalité.



La technologie employée est pourtant connue depuis plus de cent
ans puisqu'elle sert à faire fonctionner les réfrigérateurs, en
capturant les frigories contenues dans l'air. A La-Seyne, calories
et frigories sont capturées dans l'eau de mer grâce à trois
échangeurs thermodynamiques et un système de pompes à chaleur, afin
de restituer chaleur ou froid selon la saison, dans un circuit où
l'eau douce circule en boucle dans les bâtiments.

Investissement de 2,5 mio d'euros

La "boucle" va dans un premier temps alimenter un palais des
congrès et un pôle théâtral de 500 places chacun, ainsi qu'un
ensemble de 500 logements à construire. Mais la municipalité compte
étendre le circuit à des bâtiments publics anciens comme l'Hôtel de
Ville et encourager à se raccorder au dispositif les promoteurs
immobiliers.



L'investissement de 2,5 millions d'euros (dont la moitié à la
charge de la commune) est lourd, mais rentable à moyen terme,
estime la commune. Selon le responsable des services techniques de
La-Seyne, André Thomas, la consommation d'énergie sera divisée par
trois, la facture des utilisateurs allégée de 40% tandis que 1300
tonnes annuelles de gaz à effet de serre en moins seront rejetées
dans l'atmosphère grâce à cet équipement dont les travaux vont
débuter début avril et s'achever en octobre.



Le caractère corrosif de l'eau de mer qui oblige à utiliser du
titane, un métal très cher et très résistant, dans l'échangeur
thermodynamique explique la lourdeur de l'investissement. Les coûts
d'entretien sont aussi élevés, car des organismes vivants viennent
se déposer sur les tuyaux et filtres en plastique.

Exemple monégasque

Dans un pays où l'électricité est actuellement la moins chère
d'Europe en raison du choix du nucléaire, peu de communes sont
prêtes à consentir de tels investissements. Mais la donne semble
changer. "Le message écologiste est à la mode et payant
électoralement", constate Philippe Nunes.



La-Seyne n'est toutefois pas précurseur en la matière: elle s'est
inspirée de l'expérience de 30 ans de Monaco, notamment pour les
bâtiments publics. Les Monégasques eux-mêmes, face aux règles
d'urbanisme strictes qui interdisent les climatiseurs en extérieur,
sont grands consommateurs de pompes à chaleur.



ap/tac

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La houle des vagues utilisée au Portugal

La construction du premier parc maritime utilisant l'énergie des vagues a démarré à la fin de l'été dernier à 5 km des côtes de Póvoa de Varzim au nord du Portugal. Le chantier naval de Peniche a installé les trois convertisseurs "Pelamis", permettant de produire 2,25 MW d'électricité à partir de la houle pour alimenter 1500 foyers.

Les "Pelamis" sont positionnés dans la direction de propagation de la houle et dans chaque module se trouve un système de conversion d'énergie. La houle agit ainsi sur des vérins hydrauliques qui envoient un fluide haute pression vers un moteur hydraulique actionnant une turbine. L'électricité produite est acheminée jusqu'à la côte par des câbles situés dans les fonds marins.

L'investissement, majoritairement privé (75%), représente 8,5 millions d'euros pour ces trois premiers convertisseurs. Le coût de cette énergie renouvelable a d'ores et déjà été fixé à 248 euros le MWatt par heure.

Enersis prévoit de commander trente unités supplémentaires du générateur "Pelamis" pour atteindre une production électrique de 20 MW d'ici 2008, représentant un investissement global de 70 millions d'euros.