Selon l'Administration américaine océanique et atmosphérique
(NOAA), sur ces trois mois, les températures mondiales, à la fois
terrestres et océaniques, ont été les plus élevées jamais
enregistrées depuis que les relevés ont débuté, en 1880, en raison
notamment d'un mois de janvier exceptionnellement chaud au niveau
mondial.
Conséquence de cette douceur inhabituelle, certaines cultures sont
très en avance. Aux Pays-Bas, où les récoltes de blé d'hiver ont
près d'un mois d'avance, les chercheurs en environnement de
l'université de Wageningen pointent le risque de virus pour les
champs de céréales en raison du développement des pucerons.
Des oiseaux migrateurs qui se sédentarisent
En Italie, des variétés de légumes tels que petits pois, fèves,
artichauts, laitues, asperges, sont déjà abondants sur les étals
des marchés et le syndicat d'agriculteurs Coldiretti déplore de
grosses quantités d'invendus. En Allemagne, la douceur a favorisé
la jaunisse nanisante de l'orge, une des maladies les plus graves
pour les céréales, les puces porteuses du virus ayant survécu à
l'hiver.
En Basse-Saxe (ouest), 50% des champs d'orge sont atteints, selon
l'Institut fédéral pour l'agriculture (BBA). La faune est également
perturbée. En Autriche, les crapauds de Styrie ont entamé leur
migration printanière avec quinze jours d'avance, risquant ainsi de
se faire écraser en route, rien n'ayant encore pu être mis en place
pour les protéger.
En Suisse, une partie des oiseaux migrateurs n'ont pas quitté le
pays, notamment des échassiers comme le Courlis cendré. Aux
Pays-Bas, l'observatoire de la nature, Naturkalender, s'inquiète du
développement "chaotique" des papillons, certaines espèces sortant
beaucoup plus tôt que d'habitude. Des piverts et des hirondelles
sont arrivés avec un mois d'avance. En Hongrie, les cigognes sont
déjà revenues d'Afrique.
afp/ant
Thermomètres européens
L'Europe a vécu son hiver le plus doux depuis l'existence de relevés météorologiques fiables, entraînant floraisons précoces et avancée de certaines récoltes, dérangeant les cycles des animaux et faisant planer une menace de sécheresse.
En France, l'hiver météorologique (décembre, janvier, février) a été le plus chaud au moins depuis 1950 avec des températures supérieures de 2,1 degrés à la normale saisonnière, selon Météo France.
L'Italie a connu son hiver le plus doux depuis 1800, selon l'Institut des sciences de l'atmosphère et du climat (Isac) de Bologne, avec 2,27° C de plus que la moyenne 1961-1990.
En Autriche, Vienne a battu son record de l'hiver le plus doux qui datait de 1915-1916 et en Hongrie, également, des records de douceur sur 100 ans ont été battus.