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Une grossesse sur cinq est interrompue

La méthode médicamenteuse est la plus pratiquée pour avorter
Les avortements restent dangereux dans certains pays
Une grossesse sur cinq, dans le monde, se termine par un avortement et près de la moitié des avortements sont pratiqués dans des conditions dangereuses, selon une étude publiée samedi dans la revue médicale The Lancet.

Le nombre de grossesses (incluant naissances vivantes,
fausses-couches, mort-nés, interruptions volontaires) est estimé en
2003 à 205 millions, dont 20% se sont terminées par une
interruption volontaire de grossesse. En Europe de l'Est, près de
la moitié des grossesses ont fini par un avortement.

Avortements en baisse

Le taux d'avortements au niveau mondial a diminué de 17% entre
1995 (46 millions) et 2003 (42 millions), selon des estimations
basées sur des données nationales officielles et des études. Sur
1000 femmes âgées de 15 à 44 ans, 29 ont eu un avortement en 2003,
contre 35 en 1995. L'Europe de l'Ouest a le taux d'avortements le
plus bas en 2003 (12 pour mille).



Sur la même période, les avortements pratiqués dans de mauvaises
conditions n'ont pas diminué (48%). Ils ont lieu pour la plupart
dans des pays en développement (97%), notent les auteurs de
l'étude, Gilda Sedgh (Guttmacher Institute, New York) et Iqbal Shah
(OMS).



Les avortements dangereux - pratiqués par des personnes qui n'ont
pas la compétence nécessaire et/ou dans des conditions sanitaires
insuffisantes - sont "une cause majeure" de la mortalité
maternelle.

Contraste riches/pauvres

La diminution du taux d'avortements a été plus importante dans
les pays développés que dans les pays en développement. Dans les
premiers, la baisse la plus notable concerne l'Europe de l'Est (44
avortements pour mille en 2003 contre 90 pour mille en 1995).



Dans les pays en développement, le nombre total d'avortements a
peu diminué (35 millions contre 35,5 million), en raison de
l'accroissement de la population. "La réduction du taux
d'avortement coïncide avec une augmentation importante de
l'utilisation de la contraception", souligne l'étude.



afp/kot

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Prévention impérative

Dans les pays développés, la plupart des avortements sont réalisés dans des conditions de sécurité satisfaisantes (92%), alors que dans les pays en développement, plus de la moitié (55%) sont pratiqués dans des conditions dangereuses.

En Afrique, où l'avortement est très limité par la loi dans la plupart des pays, on compte 650 décès pour 100'000 avortements, contre 10 décès pour 100'000 dans les pays développés.

L'étude note que des avortements non médicalisés sont encore pratiqués dans des pays où l'avortement est légal, en raison d'un manque d'information ou d'un accès limité aux services médicaux.

"Prévenir l'avortement dangereux est un objectif de santé publique impératif", concluent les auteurs.