La surexploitation des ressources naturelles est due notamment à
des politiques immobilières irréfléchies, a résumé jeudi devant la
presse Catherine Martinson, directrice du travail régional au WWF
Suisse.
Face à ces menaces, l'ONG se concentrera ces prochaines années sur
la problématique de l'habitation. Il faut réduire «l'empreinte
écologique» (poids humain sur la capacité de la planète à se
régénérer) de 15 % en Suisse d'ici 2015. Pour y parvenir, il faut
miser sur la construction de quartiers respectant scrupuleusement
les dix critères OPL.
Cadre strict
La liste est ambitieuse: pas d'émission de carbone, pas de
déchets, des transports durables, des matériaux locaux et durables,
une alimentation locale et durable, une gestion durable de l'eau.
Les critères portent également sur la biodiversité, la culture,
l'équité et les partenariats locaux et doit s'inscrire sous la
bannière générique de la qualité de vie et du bien-être.
A ces conditions, le WWF, en partenariat avec l'ONG britannique
BioRegional, accordera son label accompagné d'un suivi régulier.
Tout le monde serait alors gagnant: les résidents, les autorités,
les entreprises associées et finalement la planète. Les coûts pour
construire OPL ne seraient que de 3 à 8 % plus élevés que suivant
la méthode habituelle, selon Gaël Léopold, coordinateur OPL pour
l'Europe francophone.
Fameux BedZed
«Sur le long terme, vous vous y retrouvez», a-t-il assuré en
donnant comme exemple le quartier pilote BedZed près de Londres qui
attire des milliers curieux chaque année.
Le WWF n'a pas caché qu'il existait déjà toutes sortes
d'initiatives et de réalisations dans le monde fondées sur des
principes écologiques, sans parler par exemple des constructions
Minergie en Suisse.
Avec son programme d'action, l'organisation a donné l'impression
de vouloir rattraper une thématique qu'elle avait négligée
jusqu'ici en misant sur sa «caisse de résonance mondiale» pour
s'imposer.
ats/tac
Intérêt certain à Genève
En Suisse, le WWF estime que les premiers quartiers OPL pourraient voir le jour à Genève (Les Vergers, MICA, la Praille/Acacias, site d'Artamis).
Ayant étudié les plans directeurs de quartiers, Françoise Chappaz, secrétaire régionale du WWF Genève, estime que les conditions pour une labellisation sont en partie remplies.
Des grandes entreprises de construction comme Losinger, Implenia, des banques, des responsables politiques montrent un très grand intérêt pour «One Planet Living», indique-t-elle. «Nous avons donc toutes les raisons d'être optimistes.».
Dans le cadre de son projet Métamorphose, Lausanne planifie également aux Plaines-du Loup un écoquartier s'inspirant du modèle Vauban à Fribourg en Brisgau (D).