«Nous voulons reconstruire l'intérieur du corps à partir
d'images en deux dimensions fournies par l'IRM», a expliqué mardi
devant la presse Nadia Magnenat-Thalmann, qui dirige le laboratoire
de réalité virtuelle de l'Université de Genève, MIRALab. Cette
prouesse passe par le développement d'un logiciel informatique.
Collaboration européenne
Le projet est extrêmement complexe, car il vise à reproduire le
fonctionnement d'un corps de façon dynamique et non pas statique
comme aujourd'hui. Au vu de l'immensité de la tâche, l'Université
de Genève ne mènera pas seule les recherches. L'alma mater ira
trouver des compétences dans toute l'Europe.
Aujourd'hui, 95 % des analyses se font en deux dimensions, a
relevé le médecin Eric Stindel, du Centre hospitalier universitaire
de Brest. L'aspect fonctionnel des organes et des articulations est
plus difficile à appréhender. Or un certain nombre de pathologies
ne se dévoile que dans le mouvement ou sous la charge.
«C'est le futur de la médecine», a déclaré le professeur Andrew
Todd-Pokropek, du Département de physique médicale et de bio
ingénierie du University College de Londres. Mais le chemin du rêve
à la réalité risque d'être long. «Nous allons avancer brique par
brique», a prévenu Eric Stindel.
ats/tac
Un double pour chacun!
Si les recherches aboutissent, tout le monde pourrait un jour avoir son double virtuel en trois dimensions.
Ce corps informatisé, identique dans ses plus petits détails à l'original, pourra être analysé sous tous ses angles par un médecin ou un chirurgien.
Des prothèses pourront aussi être testées sans risque.
Financement européen
«3D Anatomical Human» est un programme de recherche européen. Le budget s'élève à environ 5 millions de francs. Bruxelles participe à son financement. Aujourd'hui, sans fonds extérieurs, il n'est plus possible de mener à bien des projets de cette ampleur, a souligné le recteur de l'Université de Genève, Jacques Weber.