Si les travaux en sont à leurs balbutiements, l'idée est de
remplacer tout le procédé - nourrir, transporter, faire paître -,
qui pollue à chaque étape.
"Garder des animaux uniquement pour les manger n'est en fait pas
si bien que ça pour l'environnement", souligne Bernard Roelen,
professeur de science vétérinaire à l'université d'Utrecht. "Les
animaux ont besoin de grandir et produisent beaucoup de choses
qu'on ne mange pas".
Pas avant des années
Face au risque que les consommateurs boudent une viande
chimique, Bernard Roelen répond qu'il est persuadé qu'il y aura une
demande énorme, et que la viande telle qu'elle est aujourd'hui
consommée est déjà largement transformée, depuis la nourriture des
animaux en passant par leurs conditions d'élevage et jusqu'à la
préparation de la viande après la mise à mort.
Mais la mise au point d'une viande artificielle prendra des années
et le consommateur n'est pas prêt d'en trouver dans les rayons de
supermarchés. Et jusqu'ici, Bernard Roelen et son équipe ne sont
parvenus qu'à faire grandir de fines couches de cellules.
ats/rtf/hof
Le procédé
Pour fabriquer cette viande artificielle, les chercheurs isolent dans un premier temps une souche de cellule musculaire, qui a la particularité de pouvoir grandir et se multiplier.
Ensuite, ils stimulent les cellules pour les développer, leur donnent des nutriments et les entraînent avec du courant électrique pour qu'elles grossissent.
Après avoir perfectionné ce procédé, les chercheurs devront trouver comment couper ces tissus pour ajouter plus de fibres.
Consommation dans les pays développés
Les pays développés devraient cette année consommer une moyenne de 43 kg par personne de volaille, de boeuf, de porc et autres viandes cette année, un chiffre en hausse annuelle de 2%, selon les chiffres fournis par le FAO, l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture.