Quand on a commencé à évoquer le nouveau coronavirus, on parlait essentiellement de toux, de fièvre et de fatigue, puis de troubles gastro-intestinaux. Ensuite, la perte du goût et de l'odorat a été identifiée comme un symptôme récurrent.
Aujourd'hui, on répertorie toute une série d'autres atteintes, moins fréquentes mais pas anecdotiques, comme des troubles de la coagulation, qui provoquent des caillots sanguins, ou encore des éruptions cutanées, voire une décoloration des doigts ou des orteils.
On constate aussi des troubles persistants du rythme cardiaque et une fatigue qui peut perdurer longtemps. Mais aussi des atteintes neurologiques, avec des troubles de la concentration, des troubles de la mémoire et même des troubles psychiatriques.
Une maladie polymorphe
"On se rend compte que c'est une maladie qui est beaucoup plus polymorphe que ce qu'on pensait", explique Benoit Guéry, du service des maladies infectieuses du CHUV, jeudi dans La Matinale. "Au départ, on constatait essentiellement des symptômes respiratoires, puis on s'est aperçu qu'il y avait des modifications dans d'autres systèmes."
Pour le médecin, il s'agit désormais d'étudier les effets secondaires sur la durée. Il est d'ailleurs en train de mettre en place une étude pour bien identifier ces symptômes et en premier lieu ceux qui persistent ou provoquent des complications à plus long terme, avec un suivi des personnes jusqu'à deux ans après l'infection.
Sensibiliser le personnel soignant
Benoit Guéry souhaite aussi sensibiliser à ce sujet les médecins qui vont prendre en charge ces patients, pour qu'ils considèrent certains symptômes comme une conséquence du Covid-19.
Par exemple, parmi les troubles psychiatriques, si quelqu'un développe une dépression après la maladie, il faudra penser à investiguer un possible lien avec l'infection.
Lucia Sillig/boi