Interviewé lors du 19:30 ainsi que par la RSR, Nicolas Hayek a
mis en évidence les avantages de la Suisse dans le développement
des technologies vertes. Il s'est montré particulièrement déterminé
à avancer dans le domaine de la pile à combustible (voir les liens
vidéo et son ci-dessous).
La nouvelle était dans l'air depuis quelques jours. Elle prend
désormais forme avec l'annonce mercredi de la création, d'ici à
deux mois, d'une société holding destinée à exploiter le «grand»
potentiel industriel de l'électrolyse, selon les deux partenaires.
Son nom n'est pas encore dévoilé, ni son lieu d'implantation.
Pile à combustible
Outre l'électricité, métier de Groupe E, le projet devrait
trouver des applications dans le secteur automobile, cher à Nicolas
Hayek, initiateur à l'époque de la Smart (lire
ci-contre). Swatch Group et Groupe E travailleront avec le
soutien d'une grande banque internationale, des deux écoles
polytechniques fédérales et de Hayek Engineering.
L'idée consiste à développer des systèmes d'énergies propres et
renouvelables, précisent le groupe horloger et de microtechnique et
le groupe électrique fribourgeois. La coentreprise s'intéressera à
la technique de l'hydrogène et de la pile à combustible, qui n'est
pas une source d'énergie mais un vecteur d'énergie.
Une pile à combustible est une pile où la fabrication de
l'électricité se fait grâce à l'oxydation sur une électrode d'un
combustible réducteur (par exemple l'hydrogène) couplée à la
réduction sur l'autre électrode d'un oxydant, tel que l'oxygène de
l'air.
Encore inabordable
Plusieurs obstacles techniques demeurent toutefois pour rendre
le prix des piles à combustible plus abordable. Il s'agit notamment
de trouver les moyens de réduire la quantité de métaux chers à
employer pour les batteries, à fabriquer de l'hydrogène à moindre
coût et à améliorer les techniques de stockage de ce gaz.
Le projet pourrait porter ses premiers fruits à l'horizon de
2010-2012, selon Philippe Virdis, patron de Groupe E.
Swatch Group et Groupe E ne sont évidemment pas les premiers à se
pencher sur une technologie dont les balbutiements remontent à plus
de 150 ans. L'industrie automobile s'y intéresse de très près, du
moins certaines marques, en tant que solution alternative au
pétrole.
ats/ant
Hayek et Philippe Virdis à la barre
L'animation du comité de direction sera assurée par Nicolas Hayek et Philippe Virdis, patron de Groupe E. L'équipe de développement est composée d'une quinzaine de collaborateurs des deux sociétés. L'effectif pourrait ultérieurement atteindre plusieurs dizaines de personnes, a précisé Philippe Virdis.
A terme, Swatch Group et Groupe E envisagent même une cotation boursière et la création de filiales spécialisées, par exemple dans l'automobile.
Selon «L'Hebdo», qui avait révélé l'information la semaine passée, les partenaires devraient investir de 20 à 30 millions de francs au départ, la majorité du capital (51%) revenant à Swatch Group et Hayek Engineering.
Pour mémoire, Groupe E est issu de la fusion en 2005 des Entreprises électriques fribourgeoises (EEF) et d'Electricité neuchâteloise SA (ENSA).
Souvenir de la Smart
Le projet ne va pas sans rappeler le grand engagement de Nicolas Hayek dans les années 1990 en faveur du développement d'une petite voiture hybride qu'il voulait révolutionnaire. Swatch Group était finalement sorti de la Smart.
En raison de divergence de vues, le groupe biennois avait laissé à son partenaire allemand DaimlerChrysler le soin de concrétiser seul le projet dans sa phase industrielle.