L'étude qui décrit cette innovation mise au point par le CHUV, l'Université de Lausanne et l'Hôpital ophtalmique Jules-Gonin a été publiée dans la revue Progress in Neurobiology, a indiqué mardi l'hôpital vaudois. Cette innovation permet de mieux comprendre les mouvements oculaires, qui constituent un obstacle majeur à l'imagerie de l’oeil, surtout pour les enfants, les personnes âgées ou les patients souffrant de maladies oculaires.
"C’est la première fois que des scientifiques sont capables d’imager l’oeil pendant qu’il se déplace, établissant ainsi un lien entre le comportement et l’anatomie. Cela ouvrira un nouveau domaine de l’IRM ophtalmique, où nous pourrons enfin combiner plusieurs évaluations au cours d’une seule et même séance rapide", a explique Benedetta Franceschiello, première auteure de la recherche.
"Les applications sont infinies. Elles vont du diagnostic médical aux mécanismes oeil-cerveau", ajoute la chercheuse, qui a travaillé sous la direction du professeur Micah Murray, investigateur principal du projet.
Un tournant dans les neurosciences cognitives
La technique développée est basée sur les récents progrès de l'imagerie par résonance magnétique. Ils permettent de prendre de nombreux clichés d'un objet qui bouge de façon répétée, comme les battements du coeur ou le mouvement de l’oeil. L'équipe affine actuellement cette technique afin de l'optimiser et de la rendre polyvalente pour une application clinique dans le domaine de l’ophtalmologie. Cette invention représente un tournant non seulement dans la façon dont les spécialistes étudient les yeux, mais aussi dans les neurosciences cognitives.
Soutenue par le Fonds national suisse, l’équipe de recherche est composée de neuroscientifiques, d’ingénieurs, de mathématiciens et d’optométristes issus des laboratoires de radiologie du CHUV, de l’Université de Lausanne, du Centre d’imagerie biomédicale (CIBM) et de la Fondation Asile des aveugles.
ats/vic