La cause de cette contamination n'est pas connue. Cette mesure
radicale se justifie par l'existence d'un "risque potentiel" pour
la santé humaine en cas de consommation régulière et prolongée de
poissons contaminés par cette substance nocive, a annoncé mercredi
le canton. Cette interdiction, qui entrera en vigueur le jour de
l'ouverture de la pêche, est temporaire.
Teneur européenne dépassée
Le Jura a mené l'an dernier une campagne d'analyses destinée à
mesurer la concentration en PCB de type dioxine dans les truites
des rivières jurassiennes. Les résultats ont montré que seule la
Birse était polluée.
Sur 14 truites analysées, 12 montraient une valeur supérieure à la
teneur admise par l'Union européenne (UE). Les truites analysées
dans la rivière présentaient des teneurs en cPCB (biphényl
polychloré de type dioxine) comprises entre 6.9 et 56.1 picogrammes
équivalents toxiques par gramme de chair.
L'UE a fixé en 2006 une valeur maximale de 8 picogrammes par
gramme. En 2007, quelque 1200 truites ont été pêchées dans la
Birse.
Pour le moment, le Jura n'a aucun indice sur l'origine de cette
pollution. L'Office de l'environnement et le chimiste cantonal vont
engager de nouvelles investigations. Ces recherches seront menées
avec d'autres cantons du bassin de la Birse, Berne, Bâle-Campagne,
Soleure et Bâle-Ville. Des résultats sont attendus à fin
février.
ats/hoj
Interdits en Suisse
Les PCB sont des mélanges industriels utilisés dès les années 30 pour leurs propriétés isolantes.
Depuis 1986, ils sont interdits en Suisse en raison d'un effet toxique analogue à celui des dioxines.
Ils s'accumulent au long de la chaîne alimentaire dans les tissus gras.
Fribourg et Berne aussi touchés
Les cantons de Fribourg et de Berne avaient recommandé mardi aux pêcheurs de renoncer à pêcher et à consommer barbeaux et truites en aval du barrage de Schiffenen (FR).
En automne 2007, Fribourg avait interdit la pêche dans la Sarine entre les barrages de Rossens et de Schiffenen.
Face à ce problème qui touche un territoire toujours plus grand, la Confédération a créé un groupe d'experts chargé de fournir des recommandations aux cantons.
Les conclusions sont attendues dans trois mois.