La surface déboisée au Brésil est équivalente à cinq fois le
territoire de la France.
Outil pour la politique
"Cette étude dresse un tableau assez actuel de la situation des
écosystèmes brésiliens", a déclaré Braulio Dias, directeur du
Programme national de biodiversité du ministère brésilien de
l'Environnement et responsable de l'étude. Fondée sur des images
satellites et des recherches sur le terrain, l'étude servira
d'outil aux politiques de préservation de l'environnement, selon
lui.
L'Amazonie, la Forêt Atlantique (la forêt tropicale humide la plus
riche du monde du point de vue de la biodiversité), le Cerrado
(savane), la Caatinga (forêt épineuse adaptée à l'aridité), le
Pantanal (plus grande zone humide de la planète) et les Pampas
(plaines fertiles) sont les principaux biomes du Brésil.
La Forêt Atlantique sur le littoral du Brésil est l'écorégion qui
a été la plus dévastée depuis l'arrivée des Portugais : 751'000 km2
ont été déboisés. L'Amazonie, l'écozone la plus étendue du pays,
arrive derrière avec 527'000 km2. Le Pantanal est la région la
mieux préservée avec seulement 17'000 km2 devastés en un peu plus
de 500 ans.
La question des biocombustibles
"Cette étude est importante car il est difficile d'élaborer des
politiques publiques et de faire un travail de contrôle sans avoir
de données du terrain", a souligné Braulio Dias.
Il cite le cas de la région amazonienne grignotée par les terres
agricoles en raison de l'interêt croissant pour les biocombustibles
à base de canne à sucre (voir encadré). "Le
gouvernement utilisera cette étude pour établir des limites à
l'expansion de la canne à sucre dans ses frontières actuelles",
a-t-il estimé.
"Il y a une tendance à ne valoriser que l'Amazonie et à oublier
les autres biomes du Brésil. C'est une erreur car chaque écorégion
a son importance. Le Cerrado (centre-ouest), par exemple, est le
grand réservoir d'eau du Brésil", a estimé de son côté l'écologiste
José de Padua, chercheur à l'Université fédérale de Rio de
Janeiro.
agences/cer
Les biocarburants en question à Bangkok
Les négociations sur le réchauffement climatique qui se déroulent cette semaine à Bangkok s'inscrivent dans un contexte de critiques sévères contre les agrocarburants, mal nommés biocarburants. Ceux-ci ne sont plus désormais considérés comme une solution miracle.
La combustion d'un carburant issu de la canne à sucre, du maïs ou du palmier à huile est plus propre que celle d'un carburant fossile. Mais la demande en biocarburants entraîne des effets fâcheux pour l'économie et la sécurité alimentaire mondiales, et causera finalement davantage de mal que de bien à l'environnement.
La culture de certains végétaux sources de biocarburants implique des agressions environnementales majeures.
La destruction des forêts primaires menace par ailleurs d'extinction beaucoup d'espèces de faune et de flore rares.
Le recours accru aux matières premières alimentaires pour la production de biocarburants met de plus en péril l'approvisionnement alimentaire de la population mondiale.