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Les Européens digérant le lait à l'Age du Bronze ont eu plus d'enfants

A l'âge du bronze, le lait améliorait les chances de survie. [KEYSTONE/DPA - Sebastian Gollnow]
A l'âge du bronze, le lait améliorait les chances de survie. / Le Journal horaire / 15 sec. / le 3 septembre 2020
A l'Âge du Bronze, seul un Européen adulte sur huit pouvait boire du lait sans souffrir de maux de ventre. Mais ces humains capables de dissocier le lactose ont eu en moyenne 6% d'enfants de plus que leurs contemporains privés de ce gène, selon une étude publiée jeudi.

Une étude internationale, à laquelle des scientifiques suisses ont participé, a analysé le génome de guerriers morts lors de la bataille de la Tollense, dans le nord-est de l'Allemagne, il y a 3300 ans. Et selon ces travaux publiés dans la revue Current Biology, seul un combattant sur huit possédait le gène permettant de digérer le lactose, d'après les analyses menées sur les squelettes.

"Aujourd'hui, la population de cette région dispose à 90% de cette caractéristique", indique Joachim Burger, de l'Université Johannes Gutenberg à Mayence, en Allemagne, premier auteur de l'étude. Une différence énorme, compte tenu du fait que pas plus de 120 générations nous séparent de ces ancêtres.

Digérer le lactose était un réel avantage

"La seule explication est une forte sélection darwinienne", ajoute Daniel Wegmann, de l'Université de Fribourg, co-auteur de cette recherche. Les humains capables de dissocier le lactose ont eu en moyenne 6% d'enfants en plus par rapport à leurs contemporains privés de ce gène, ont calculé les scientifiques.

Cet avantage évolutif est vraisemblablement dû au fait que le lait constituait à cette époque une boisson riche en énergie et non contaminée qui augmentait les chances de survie de ceux qui pouvaient en boire.

L'équipe de chercheurs a également analysé des ossements provenant de l'est et du sud de l'Europe, avec les mêmes résultats. Dans les steppes d'Europe de l'Est, le gène fait même complètement défaut.

Huit Suisses sur dix aujourd'hui

"Cela nous a surpris", commente Vivian Link, de l'Université de Fribourg. De précédentes études supposaient que le gène en question provenait de cette région. Actuellement en Suisse, environ 80% des adultes supportent le lait.

ats/ddup

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