Exposés avant leur commercialisation à "E for all", salon des
jeux vidéo grand public de Los Angeles ce week-end, les logiciels
"Guitar Hero III" et "Rock Band" s'apprêtent à déverser un déluge
de guitares électriques sur les principales consoles vedettes du
marché.
C'est "Guitar Hero", premier du nom, qui a lancé la tendance fin
2005 sur Sony Playstation 2. Le succès a été tel que "Guitar Hero
II" a suivi dès 2006 sur PS2 et Microsoft Xbox 360, toujours signé
du grand studio de jeux américain Activision sur une idée venue du
Japon où le karaoké est roi.
Nouvelle niche dans un marché autrefois synonyme de jeux de
stratégie, de courses de voitures et de jeux en vue subjective où
il faut tirer sur tout ce qui bouge, les simulateurs de rock ont
trouvé leur public puisque les deux "Guitar Hero" se sont vendus au
total à près de cinq millions d'exemplaires.
Groupe de rock virtuel
Electronic Arts (EA), le premier éditeur mondial de jeux vidéo
basé comme Activision en Californie (ouest) ne pouvait rester
insensible à cette réussite et a réagi avec "Rock Band", un titre
qui pousse le concept encore plus loin puisqu'il est désormais
possible de former un groupe de rock virtuel.
Alors que "Guitar Hero" innovait déjà en remplaçant la
traditionnelle manette de jeux par un modèle réduit de guitare
électrique, "Rock Band", édité en collaboration avec la chaîne
musicale MTV, y ajoute un microphone, une deuxième guitare,
rythmique ou basse, et une batterie. Pour progresser dans ce jeu et
marquer des points, il faut faire montre d'adresse en jouant
exactement la bonne note, en frappant au bon tempo et en chantant
juste.
"Nous espérons que c'est un jeu auquel les gens joueront en
famille", affirme Brent Dady, responsable du produit chez EA.
Familles à l'aise financièrement, vu le nombre d'accessoires à
acquérir pour arriver à un équipement complet.
afp/ant
Du trash metal au grunge: il y en a pour tous les goûts
"On peut jouer tout seul, à plusieurs, et même en ligne", explique Brent Dady, responsable du produit chez EA. Par la magie du réseau mondial sur lequel les consoles peuvent être branchées, rien ne s'oppose à ce qu'un batteur singapourien, une chanteuse tanzanienne, un guitariste américain et une bassiste française se retrouvent pour un "boeuf" sans frontières.
Oecuméniques, les concepteurs de ces jeux ont eu soin de couvrir toutes les sous-catégories du rock, classique version Rolling Stones ou apocalyptique à la Slayer, groupe "trash metal", en passant par "Anarchy in the UK" des punks Sex Pistols et "Black hole sun", sombre hymne "grunge" de Soundgarden.
Evidemment, il ne faut pas espérer devenir l'égal d'Eric Clapton ou de Jimmy Page en s'exerçant sur les "guitares" de ces deux jeux, qui n'ont pas de cordes mais simplement des boutons, rançon d'un concept qui se veut très grand public.
Toutefois, ces logiciels "peuvent aider les guitaristes à s'habituer au rythme d'une chanson", note Steven Cotton, un jeune habitant de l'Ohio (centre), membre d'un groupe de rock amateur et qui vient de remporter une manche de la compétition "Guitar Hero" organisée au "E for all".