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Les tests rapides pour dépister le Covid-19 fleurissent sur le marché

Les tests antigènes plus rapides pour dépister le COVID19 sont moins sensibles mais pourraient s'avérer utiles
Les tests antigènes plus rapides pour dépister le COVID19 sont moins sensibles mais pourraient s'avérer utiles / 19h30 / 2 min. / le 12 septembre 2020
Des nouveaux tests pour dépister le Covid-19, plus rapides et moins coûteux, font leur apparition aux Etats-Unis et arriveront bientôt en Suisse. Leur sensibilité serait moins bonne, mais ils auraient tout de même une place dans la stratégie de dépistage.

Les tests de dépistage rapide coûtent entre 5 et 10 francs et promettent un résultat en une vingtaine de minutes. Deux arguments qui font mouche actuellement aux Etats-Unis, où les tests à grande échelle relèvent d'un plus grand défi. Dans ce pays, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a déjà autorisé la mise sur le marché de cinq tests de dépistage rapide.

Le géant suisse Roche a annoncé la semaine passée qu'il lancera son test de dépistage en 15 minutes fin septembre en Europe. A titre de comparaison, un test classique par PCR (Polymerase Chain Reaction), qui amplifie in vitro les traces du virus, coûte près de 100 francs et offre un résultat sous 24h.

Moins fiables

Ces nouveaux arrivant sur le marché n'annoncent pas pour autant la fin des tests par PCR et des tant redoutés écouvillons insérés dans le nez. La fiabilité des tests rapides n'ayant pas encore été entièrement validée et testée, les tests classiques restent en vigueur pour l'instant.

"D'après le fabricant Roche, la sensibilité est de l'ordre de 96%. On sait que très souvent, il existe une différence significative entre ce qui est dit dans les documents et ce que l'on voit sur le terrain. On est donc obligé de tester avant d'avoir une réponse sur la fiabilité de ces tests", explique Gilbert Greub, médecin-chef responsable du secteur diagnostic à l'Institut de microbiologie du CHUV.

Pour l'instant, ces dispositifs ne sont pas recommandés par l'Office fédérale de la santé publique (OFSP), car les laboratoires hospitaliers devront d'abord les évaluer. Les tests rapides sont probablement moins sensibles que les tests qui détectent aujourd'hui entre 70 et 90% des personnes infectées.

Utiles pour les symptomatiques

Selon Gilbert Greub, ces tests pourraient être suffisants pour détecter les virus chez les personnes qui présentent une forte quantité de virus dans le nez.

Pour ces individus très symptomatiques, l'on pourrait ainsi s’épargner un test plus compliqué, plus cher et qui prend plus de temps. Une aide qui serait bienvenue dans un contexte où le nombre de tests augmente en Suisse. Quelque 17'000 tests quotidiens ont été effectués ces derniers jours, alors que la capacité maximum avoisinerait les 20'000 à 25'000 tests quotidiens, selon l’OFSP.

>> Relire : La Suisse effectue peu de tests Covid-19 en comparaison internationale

Economiser des tests plus sophistiqués

Le virologue de l'EPFL et expert de la Task force nationale du Covid-19 Didier Trono imagine déjà l'utilisation qui pourrait être faite de ces kits de détection rapide: "Ils pourraient être utilisés au cabinet du médecin, de façon à faire un dépistage assez rapide des individus. On peut aussi imaginer qu'ils servent à ce qu'on appelle des 'systèmes de sentinelle', où l'on sonde à gauche à droite, dans la population, pour voir quels pourraient être les foyers d'infection. Le but serait un diagnostic plus rapide, mais aussi d'économiser les tests plus sophistiqués, dont on va manquer."

Prélèvement salivaire

Quant au prélèvement d'échantillon des tests rapides, ils ne promettent pas encore d'éviter le désagrément de l'écouvillon dans le nez.

Selon Didier Trono, la salive contient une quantité importante de virus, mais peut-être moindre que le sommet de notre rhinopharynx. "Les tests qui sont proposés à l'heure actuelle, qu'ils soient conventionnels ou rapides, sont encore basés sur des évaluations faites sur la base d'écouvillons nasopharyngés, pas de salive", précise-t-il.

L'expert de la Task force Covid-19 souligne néanmoins que des analyses seront effectuées dans les semaines à venir sur la valeur relative de la salive pour ce type de kits. "Cela faciliterait énormément la manoeuvre", note le professeur.

Une commodité qui serait particulièrement utile avec l'arrivée de la grippe et les défis que représentent le diagnostic, notamment chez les enfants. S'ils sont validés, les tests rapides pourraient ainsi trouver une place dans la stratégie de dépistage.

Aurélie Coulon et Feriel Mestiri

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