Le plus gros avion de ligne de l'histoire a décollé de
l'aéroport de Changi à Singapour à 08h16 locales, soit 00h16 GMT,
pour rejoindre Sydney au terme d'un vol d'environ 7h30.
"C'est un honneur pour nous de vous compter à bord de ce premier
vol commercial. Relaxez-vous et profitez de ce vol", a déclaré le
pilote, le capitaine Robert Ting, sous les applaudissements des
passagers.
Version de luxe
Sur ce premier exemplaire, Singapore Airlines a opté pour une
version luxueuse et spacieuse, configurée avec 471 sièges
seulement. En aménagement standard, le super-jumbo, destiné à
défier le 747 de l'américain Boeing - dans les airs depuis 1970, et
doté dans sa version élargie de 450 places - peut transporter 525
passagers et jusqu'à 853 en version charter.
"C'est un événement marquant de l'histoire de l'aviation, que nous
sommes sur le point d'écrire", a déclaré Chew Choon Seng, patron de
Singapore Airlines, peu avant le décollage de l'appareil. Les vols
réguliers entre Singapour et Sydney débuteront dimanche.
L'A380 volera ensuite entre Singapour et Londres à partir de
février, le Japon figurant comme la prochaine destination. L'avion
totalise à ce jour 189 commandes fermes et engagements d'achat
émanant de 16 clients, principalement du Golfe, d'Asie et
d'Europe.
afp/hof
Des passagers choyés
Avec au menu caviar, magret de canard aux cerises noires ou boeuf au wok au poivre de Java, préparé par deux chefs à bord, le tout arrosé d'un Dom Pérignon Rosé 1996, les 455 passagers de ce vol inaugural ont été choyés.
Il faut dire que les passagers du vol SQ380, dont les places mises aux enchères ont rapporté 1,3 million de dollars, somme reversée à des oeuvres caritatives, n'ont pas regardé à la dépense.
Etape pour Airbus
Ce vol marque la fin d'une longue attente pour Singapore Airlines et pour Airbus, qui a repoussé de 18 mois la livraison de son appareil en raison de problèmes d'industrialisation, en particulier dans l'assemblage des câblages électriques.
Des difficultés qui ont mis en lumière le manque d'intégration entre les différentes composantes d'Airbus et conduit à la simplification de la direction franco-allemande.
Les espoirs commerciaux de l'A380 sont fondés sur le développement des liaisons entre grands aéroports. Boeing parie en revanche sur les vols directs avec son futur long-courrier Dreamliner B787, dont la date de mise en service vient d'être repoussée de six mois à décembre 2008.