Thierry Adatte, chercheur à l'Université de Neuchâtel, et Gerta
Keller, paléontologue américaine, ont présenté leur découverte lors
d'un récent congrès annuel de la société géologique américaine à
Denver, a indiqué lundi l'Université de Neuchâtel.
Grâce à la découverte de sédiments marins contenant des
microfossiles, il est désormais possible de situer les éruptions
qui ont créé le plateau indien du Deccan. Elles se sont produites
dans une fourchette de 200'000 ans entourant le moment où les
dinosaures ont disparu de la Terre, il y a 65 millions
d'années.
Forte teneur en gaz toxiques
Selon Thierry Adatte, de l'Institut de géologie et d'hydrologie,
c'est cette activité volcanique combinée au changement climatique
qui serait largement responsable de l'extinction des dinosaures.
L'activité volcanique provoque de très fortes émanations de gaz
toxiques, notamment des quantités énormes de gaz sulfureux.
En tout cas dix fois plus que celles provoquées par la météorite
d'environ 10 kilomètres de diamètre tombée au nord de la péninsule
du Yucatan au Mexique. Elle était considérée jusqu'ici comme la
cause principale de la disparition des dinosaures (voir ci-
contre).
Etude des sédiments
Pour Thierry Adatte, la prochaine étape sera l'étude des
sédiments et de leur contenu en fossiles qui se sont intercalés
entre les coulées de lave basaltique à l'extrémité ouest du plateau
du Deccan.
Le but sera d'obtenir des âges encore plus précis sur ces
éruptions volcaniques dévastatrices. Ces travaux se dérouleront
entre la fin de cette année et le début de l'année prochaine.
ats/tac
Onde de choc géante et famine
Selon les spécialistes, la météorite du Yucatan, qui aurait provoqué un cratère large de 180 kilomètres, aurait causé une onde de choc colossale et la projection d'une multitude de débris dans l'atmosphère.
Une partie de la planète se serait alors enflammée et l'obscurité du ciel aurait privé des dinosaures de nourriture. En l'absence de lumière solaire en quantité suffisante, la photosynthèse se serait interrompue.
Les végétaux auraient très vite dépéri, suivis de près par les herbivores, qui auraient entraîné les carnivores dans leur déclin.
Thierry Adatte ne réfute pas totalement cette théorie. Mais s'il ne peut exclure des impacts de météorites à la fin de l'ère du Crétacé, il ne pense en revanche pas que ceux-ci puissent avoir été suffisants pour engendrer une extinction de masse.