Modifié

Réchauffement: un résumé pour agir demain

Le réchauffement a des conséquences diverses sur la planète entière
Le réchauffement est "irréversible": une phrase qui fâche les USA
Les représentants de plus de 140 pays et les experts du GIEC réunis à Valence, en Espagne, se sont mis d'accord vendredi sur le texte d'un "résumé à l'intention des décideurs" sur le réchauffement.

Ce résumé affirme avec force que le changement climatique a
commencé et menace la planète de bouleversements irréversibles.

Des compromis ont été nécessaires pour aboutir à cet accord,
intervenu après quatre jours de négociations parfois tendues et une
longue nuit de travail, mais le document qui en résulte est "bon et
équilibré", estime Bert Metz, un scientifique néerlandais qui a
contribué à sa rédaction.

Référence

Ce résumé d'une vingtaine de pages, ainsi qu'un "rapport de
synthèse" d'environ 70 pages également approuvé vendredi, devait
encore être officiellement adopté après relecture, pour être publié
samedi par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. Le document,
qui résume des milliers de pages de données et de projections, doit
servir de référence pour les décideurs politiques ces prochaines
années.



Et ce, dès la conférence de l'ONU organisée à Bali, en Indonésie
du 3 au 14 décembre, qui doit lancer les négociations pour un
nouvel accord international sur la réduction des gaz à effet de
serre, en remplacement du protocole de Kyoto, qui expire en
2012.

Frein américain

Le résumé ne contient aucune information nouvelle. Il reprend
les éléments clés de trois précédents rapports publiés cette année
par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat (GIEC) et qui totalisent quelque 3000 pages. Le texte
débattu à Valence est le fruit de plus de deux ans de travail des
experts du GIEC, organisation internationale sous l'égide de l'ONU,
qui a reçu le mois dernier le prix Nobel de la paix avec l'ancien
vice-président américain Al Gore.



Le document a donné lieu à des négociations ardues cette semaine.
Selon des participants, la délégation américaine a mis en doute les
passages les plus percutants soulignant l'urgence de réduire les
émissions de dioxyde de carbone, principal gaz à effet de serre. La
délégation américaine a également combattu - mais en vain une
phrase stipulant que "tous les pays" seront affectés. "Les
Etats-Unis ne voulaient pas non plus mentionner les ouragans à
cause de Katrina: on ne parle pas de corde dans la maison d'un
pendu!" a remarqué un négociateur.



Le document est important car adopté par consensus, ce qui
signifie que tous les gouvernements participants acceptent ses
conclusions et ne peuvent les désavouer.



agences/het

Publié Modifié

Des mots fermes

"Le réchauffement du système climatique est sans équivoque", affirme-t-il en préambule, dans une déclaration visant à dissiper tout doute sur la réalité du changement climatique.

Le document avertit que le réchauffement, lié à l'activité humaine, risque de causer "des changements abrupts et irréversibles", comme l'extinction de nombreuses espèces et une montée spectaculaire du niveau des océans d'ici la fin du siècle, ont précisé des participants sous couvert d'anonymat. Cette seule phrase a fait l'objet d'intenses discussions: certains pays comme les Etats-Unis ont contesté l'expression "irréversible", dénuée de contenu scientifique, selon un participant.

Le texte est un "message clair adressé aux décideurs politiques", estime Hans Verolme, du Fonds mondial pour la nature (WWF), l'une des organisation de défense de l'environnement présente à Valence en tant qu'observateur. "Les scientifiques ont fait leur travail. Maintenant la question est de savoir ce que les décideurs vont en faire."

Rappel des conclusions

Le Giec reprend l'essentiel de ses conclusions publiées en trois volets depuis janvier: le changement climatique est dû avec une quasi-certitude à l'homme, la hausse de température pourrait atteindre jusqu'à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990 plus sûrement se situer entre 1,8 et 4 degrés - et canicules, sécheresses et inondations devraient se multiplier. Enfin, les conséquences de ces changements risquent d'être "soudaines ou irréversibles".