Cette fonte des glaces est concentrée en aval des glaciers sur
l'ouest du continent (132 milliards de m3 avec une marge d'erreur
de plus ou moins 60 milliards) et la péninsule antarctique (60
milliards de m3 avec plus ou moins 46 milliards de m3 de marge
d'erreur), ont constaté Eric Rignot, du Jet Propulsion Laboratory
de la NASA, et son équipe internationale de chercheurs, dans la
revue Nature Geoscience
Stabilité ailleurs
Sur l'est du continent, en revanche, la calotte glaciaire est
restée stable. Etalée sur l'ensemble de la surface des océans, la
fonte de 192 milliards du mètres cubes de glace représente une
élévation supplémentaire annuelle de 0,5 millimètre du niveau des
mers, qui s'ajoute à la hausse due à l'expansion thermale, une
masse d'eau étant plus volumineuse si elle est chaude.
"Les pertes de masse (de glace) dans la région d'Amundsen et le
nord de la péninsule sont provoquées par une accélération
persistante (des glaciers), alors que le niveau d'enneigement a
augmenté entre 1980 et 2004, en particulier dans la péninsule",
selon l'étude. Les chercheurs ont utilisé des mesures prises par
satellites couvrant 85% de la côte du continent antarctique.
Les experts internationaux sur le climat (Giec) ont, dans leur
dernier rapport officiel remis en 2007, renoncé à extrapoler la
hausse maximale du niveau des océans à la fin du siècle, du fait
des incertitudes pesant sur la rapidité de la fonte des glaces du
Groenland et de l'Antarctique.
Plus rapide au Pôle Nord
L'élévation minimale a été fixée à 18 centimètres jusqu'à la fin
du siècle par le Giec, qui a renoncé à fixer une limite maximum,
auparavant fixée à 59 centimètres. Selon une étude de novembre du
Climate Institute australien, le niveau des mers pourrait monter en
cent ans de 1,40 mètre.
Le réchauffement du Pôle Nord est deux fois plus rapide que celui
de l'ensemble de la planète. Les glaces de la région arctique ont
fondu à un rythme sans précédent l'an dernier, et le phénomène
devrait s'amplifier du fait de la diminution de la réflexion des
rayons du soleil sur la neige et la glace (albédo).
afp/ap/tac
Vol inaugural Australie-Antarctique
Un avion transportant des scientifiques australiens s'est posé vendredi sur une piste en Antarctique, ouvrant une nouvelle liaison aérienne entre l'Australie et le continent blanc.
L'Airbus A319 à bord duquel se trouvaient les chercheurs a été le premier avion transportant des passagers à se poser sur la piste Wilkins de quatre kilomètres de long.
Il donne le coup d'envoi d'un service hebdomadaire à partir de la ville d'Hobart qui fonctionnera entre octobre et mars.
Avec ce vol -qui ne sera ouvert qu'aux scientifiques-, l'Australie rejoint d'autres pays, dont les Etats-Unis, qui entretiennent des contacts aériens réguliers avec des bases scientifiques en Antarctique.
Il annonce aussi une nouvelle ère de la recherche australienne en Antarctique, en offrant avec un vol de quatre heures et demie un deuxième moyen d'atteindre le continent blanc.
Jusqu'à présent, les scientifiques australiens devaient effectuer un voyage en mer de cinq semaines.