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Requins et raies menacés de disparition

Retour de la pêche à la bolinche
La pêche est notamment montrée du doigt par les écologistes
Plus de 40% des espèces de requins et de raies de Méditerranée sont menacées d'extinction, principalement en raison de la surpêche et des prises accidentelles, selon l'Union Mondiale pour la Nature (UICN).

Avec 30 espèces menacées de disparaître, "la région détient le
taux de requins et de raies menacés le plus élevé au monde",
indique l'UICN qui publie vendredi un rapport sur le "statut de
conservation des poissons cartilagineux en Méditerranée", pour
lequel ses experts ont évalué 71 espèces.

"Les requins et les raies (...) sont exposés au risque le plus
élevé dans cette région, principalement dû à une pratique intense
de la pêche sur les fonds marins", précise l'une des co-auteurs,
Claudine Gibson. Le rapport cite également, au nombre des "menaces
importantes", la dégradation de l'habitat, la pêche sportive et
"autres nuisances humaines".

Treize espèces en danger critique

Sur ces 30 espèces, treize sont considérées "en danger critique
d'extinction", huit comme "en danger" et neuf "vulnérables",
précise l'UIC. En danger critique d'extinction figurent notamment
la Raie de Malte (Leucoraja melitensis), qui ne se trouve qu'en
Méditerranée et dont la population a décliné de 80% en raison du
chalutage de grand fond, la centrine commune - ou cochon de mer
(Oxynotus centrina) et trois espèces d'anges de mer (Squatina
spp.).



La mante géante (Mobula mobular), qui évolue principalement en
Méditerranée, est jugée "en danger", sa grande taille (5 m pour les
femelles) et sa faible capacité reproductive (un bébé à la fois) la
rendant particulièrement vulnérable, notamment aux filets dérivants
illégaux.



Recherchés pour leurs ailerons, le requin-taupe bleu (Isurus
oxyrinchus) et le requin-taupe commun (Lamna nasus) sont victimes
d'une pêche qui va bien au-delà de leurs capacités de reproduction
et sont eux aussi en danger critique d'extinction.

Mesures à prendre

Pour l'UICN, seuls un embargo sur la pêche en eau profonde et
l'interdiction des filets dérivants, à condition d'améliorer
l'application des lois, peuvent réduire les menaces psent sur ces
espèces en Méditerranée. L'Union appelle aussi la Commission
Internationale pour la Conservation des Thonidés de l'Atlantique,
réunie cette semaine en Turquie, à fixer des limites de pêche pour
les requins taupe et bleu.



afp/cab

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Poissons d'eau douce aussi menacés

Les poissons d'eau douce sont également en mauvaise posture. Plus d'un poisson sur trois des fleuves et rivières d'Europe est menacé d'extinction, avait déjà averti l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)début novembre.

Deux cents des 522 espèces européennes de poissons d'eau douce recensées, sont en danger. Douze espèces sont déjà éteintes, comme la bondelle, qui vivait jusque dans les années 1940 dans les estuaires et les eaux saumâtres de la Mer du Nord, selon l'étude de l'organisation de protection de la nature basée à Gland (VD).

L'assèchement ou la baisse de niveau des cours d'eau en raison des prélèvements pour faire face à la croissance démographique et au développement économique, aggravés par les changements climatiques, sont les principales menaces qui pèsent sur les poissons d'Europe.

Les grands barrages ont également eu des incidences majeures sur les espèces des grands fleuves et ont entraîné des extinctions locales de nombreuses espèces migratrices.

La gestion inadaptée des pêcheries a en outre provoqué la surpêche et l'introduction d'espèces exotiques et de leurs maladies.

Les régions les plus à risque sont le cours inférieur du Danube, du Dniestr, du Dniepr, de la Volga et de l'Oural, la péninsule des Balkans et le sud-ouest de l'Espagne.