La semaine passée à Auckland, en Nouvelle-Zélande, 200 des
quelque 2000 chercheurs qui participent à ce recensement de la vie
marine dans 80 pays ont mis en commun leurs travaux. "Le
recensement va nous procurer un point de repère objectif, à partir
duquel les changements futurs de la vie marine pourront être
évalués", a déclaré Michael Stoddart, un scientifique australien
chargé des travaux en Antarctique.
Découverte du "yéti"
Fastidieux mais indispensable, le travail des scientifiques a
notamment permis de découvrir l'existence d'un crabe velu, baptisé
"yéti", ou encore de mieux connaître les itinéraires migratoires
des requins blancs sur la côte californienne. Au printemps, les
squales traversent le Pacifique jusqu'à Hawaï, avant de rejoindre
le continent américain en automne.
L'étude de 22 otaries californiennes qui ont de manière tout à
fait inhabituelle migré loin dans l'océan Pacifique au cours de ces
dernières années, en raison d'une hausse de la température de
l'eau, a quant à elle apporté des éléments de réponse à la réaction
de la faune marine au réchauffement climatique.
Menace en Antarctique
Selon Michael Stoddart, c'est en Antarctique, où 18 expéditions
sont en préparation, que les bouleversements dus au réchauffement
climatique sont les plus patents. "Il y a pour nous une urgence
encore plus forte à travailler sous les latitudes de l'extrême
sud", a-t-il souligné.
Heike Lotze, de l'Université Dalhousie au Canada, estime
qu'environ 7% des espèces ont déjà disparu des zones d'estuaires et
que 36% ont perdu plus de 90% de leur population d'origine.
"L'exploitation humaine est la principale cause des extinctions,
viennent ensuite la perte d'habitat et la pollution", selon le
chercheur.
afp/kot
Plus de 200'000 espèces marines connues à ce jour
L'objectif du programme, qui doit s'achever en 2010, est d'explorer des zones jusqu'alors méconnues, des montagnes sous-marines aux grandes profondeurs, en passant par les eaux situées plusieurs centaines de mètres sous la glace de l'Antarctique.
Actuellement, environ 230'000 espèces marines sont connues sur un volume estimé entre 1,4 et 1,6 million.
Au rythme de l'étude, il faudrait quelque 881 années pour parvenir à un inventaire complet, a estimé Dennis Gordon, de l'Institut national néo-zélandais de recherche sur l'eau et l'atmosphère.
Jusqu'ici, 17 études, dont les sujets varient des minuscules bactéries marines aux plus grands prédateurs de l'océan, ont permis la découverte de plus de 5300 nouvelles formes de vie marine.