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2007: l'année du changement climatique

Les habitants de la région de Zacharo se battent avec les flammes
La sécheresse a été à l'origine des incendies en Grèce de cet été
L'attribution du Nobel de la Paix à l'ancien vice-président américain Al Gore et aux experts du Giec a propulsé le climat au rang des urgences planétaires, poussant les diplomates à se mettre d'accord à Bali pour relancer leurs efforts.

Le Nobel aura sans doute joué à égalité avec le dernier rapport
alarmant du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat,
publié en novembre, juste avant la 13e conférence des Nations unies
sur le climat qui s'est achevée avant Noël à Bali (Indonésie).

Changement "irréversible"

Le Giec estime désormais "irréversible" le réchauffement en
cours. Les experts prévoient une hausse moyenne de 1,8 à 4 degrés,
pouvant aller jusqu'à 6,4 degrés en 2100 par rapport à 1990.



Cet état des lieux inquiétant a pesé sur la conférence, qui a
donné le coup d'envoi des négociations pour prendre le relais des
premiers engagements du protocole de Kyoto, après 2012. Le futur
accord devra, pour être opérationnel en 2012, être bouclé en
2009.



Surtout, il devra être beaucoup plus ambitieux. Il devra enrôler
les Etats-Unis, qui ont dénoncé l'accord de Kyoto sous
l'administration Bush, mais qui auront un nouveau président début
2009, ainsi que les pays émergents comme l'Inde et surtout la
Chine, en passe de devenir le premier pollueur mondial devant les
Etats-Unis.

Enjeu majeur

Le climat est désormais sorti du débat d'experts pour devenir un
enjeu majeur. D'autant que le prix Nobel "de la Paix" établit
clairement un lien entre le réchauffement climatique et le risque
de guerre. Pour beaucoup, le conflit du Darfour est déjà en partie
une "guerre du climat", la sécheresse ayant incité des populations
entières à migrer, attisant les tensions.



Parmi les "points chauds" identifiés par le Programme des Nations
unies pour l'environnement (PNUE) figurent le delta du Nil, le
Sahel, la Chine, l'Inde, les nations autour du Golfe du Bengale,
l'Asie centrale, les Caraïbes, le golfe du Mexique et
l'Amazonie.



Les experts du Giec ont publié en 2007 leur rapport le plus
catégorique depuis la création de cette "vigie" du climat en 1988.
Ils attribuent le réchauffement en cours avec une quasi certitude
aux activités humaines polluantes (charbon, gaz, pétrole), et
jugent le phénomène "irréversible".

Décennie la plus chaude

Les preuves s'accumulent: la dernière décennie (1998-2007) a
déjà été la plus chaude depuis que les températures sont
enregistrées sur la planète, selon l'Organisation météorologique
mondiale.



Les glaces arctiques ont connu une fonte spectaculaire et sans
pareil pendant l'été 2007 par comparaison aux années précédentes:
la superficie de banquise dans l'Arctique a atteint un niveau
historiquement bas, permettant même la navigation autour du globe
par le passage du Nord-Ouest, traditionnellement bloqué par la
banquise.

Riche en catastrophes

Ponctuellement, 2007 a été riche en catastrophes climatiques:
des vagues de chaleur extrême ont touché le sud-est de l'Europe en
juin et juillet et de fortes sécheresses ont sévi dans l'ouest des
Etats-Unis et en Australie, déclenchant de gigantesques
incendies.



La Grande-Bretagne a battu des records de pluviosité datant de
1766 en mai et juin. Les cyclones ont frappé au Bangladesh (Sidr)
en novembre et à Oman (Gonu) en juin. Selon les experts, il
faudrait parvenir à diviser par deux les émissions mondiales de gaz
à effet de serre en 2050 pour contenir la hausse de températures à
2 degrés.



afp/tac

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Les catastrophes les plus meurtrières en 07

Cyclone dans le golfe du Bengale Avec ses vents de 240 km/h soulevant des vagues de 6 m, le cyclone Sidr, le plus meurtrier de l'année, a dévasté le 15 novembre les côtes méridionales du Bangladesh. A la fin du mois, 3256 corps avaient été retrouvés et 880 personnes étaient portées disparues. 4,7 millions de personnes étaient sinistrées par Sidr, le pire cyclone à s'abattre depuis vingt ans sur ce pays déshérité d'Asie du Sud.

Naufrage sur le Gange Avec la fonte des neiges himalayennes conjuguée aux pluies de mousson, le Gange déborde dans l'état indien du Bihar et un bateau transportant une centaine de personnes y fait naufrage le 6 août. Onze naufragés se sauvent à la nage, un seul corps est repêché, tous les autres emportés par les eaux. Ce naufrage, le plus meurtrier de l'année, aggrave le bilan des inondations les pires qu'a connues cette région depuis 30 ans où 10,8 millions de personnes ont été déplacées.

La Grèce en feu Des incendies, dus à une sécheresse et une canicule exceptionnelles, ravagent la Grèce en juillet et en août, faisant 77 morts et provoquant plus de 645 millions d'euros de dégâts. 150'000 hectares de forêts, 24'000 d'oliveraies sont en cendres. Le Péloponnèse et l'île d'Eubée sont les régions les plus touchées.

Avalanches meurtrières au Pakistan Au moins 40 personnes sont mortes entre le 31 mars et le 2 avril sur les contreforts himalayens du Pakistan dans des avalanches qui ont emporté des dizaines de maisons. Plusieurs villages de la région de Chitral ont été endeuillés par ces catastrophes.