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Climat : Tony Blair tance les pays pollueurs

Au Japon, Tony Blair monte au créneau pour le climat.
Au Japon, Tony Blair monte au créneau pour le climat.
Les 20 pays les plus polluants de la planète ont ouvert samedi un conclave de deux jours au Japon pour évoquer la lutte contre le réchauffement climatique, une réunion marquée par un discours engagé de Tony Blair.

Lancé en 2005 à l'initiative de Tony Blair, alors Premier
ministre britannique, le "G20" rassemble, outre les grands pays
industrialisés du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni,
France, Italie, Canada et Russie), d'autres pays développés et les
grands pays émergents (Chine, Inde, Brésil, etc.).

Il constitue un forum de discussion consacré à la lutte contre
le réchauffement climatique, qui regroupe les pays responsables de
80% de l'ensemble des émissions mondiales de gaz à effet de
serre.



Hôte de la rencontre à Makuhari (région de Tokyo), le gouvernement
japonais a voulu faire de ces deux jours un tremplin avant le
sommet du G8 en juillet, qu'il présidera également et qu'il a placé
sous le signe de la lutte contre le réchauffement climatique.



Il a reçu le soutien sur ce point de Tony Blair, qui dirige
aujourd'hui un "groupe d'experts internationaux", soutenus par les
Etats-Unis et l'Union européenne (UE), destinés à favoriser
l'élaboration d'un compromis international sur le sujet.

Statu quo inexcusable

"Nous avons atteint un moment critique pour une décision sur le
changement climatique", a souligné Tony Blair devant les
représentants des pays du G20, de hauts bureaucrates pour la
plupart mais peu de ministres.



Selon lui, "ne pas réussir à agir contre le changement climatique
maintenant serait profondément inexcusable et irresponsable" et "au
sommet du G8 cette année à Hokkaido (nord), c'est notre destin qui
sera en jeu".



Pour lui, la question, c'est: "Pouvons-nous nous mettre d'accord
sur un objectif mondial contraignant de 50% de réduction
d'émissions ?". En 2007, les pays du G8 se sont mis d'accord pour
étudier une réduction de 50% des émissions de gaz à effet de serre
d'ici 2050, mais aucune contrainte n'a été mise en place.



C'est toutefois sous l'égide de l'ONU qu'un accord international
doit être négocié pour prendre le relais du protocole de Kyoto. Ce
protocole a imposé aux pays industrialisés des réductions
d'émissions entre 1990 et la période 2008-2012, mais sa portée a
été réduite par le refus des Etats-Unis de le ratifier.
L'administration Bush lui a notamment reproché de ne pas imposer de
réductions aux pays émergents à forte croissance, comme la
Chine.



afp/hoj

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En attendant Bangkok

Un accord conclu à la conférence climat de Bali (Indonésie) fin 2007 a prévu de nouvelles négociations qui seront lancées fin mars à Bangkok, en vue d'un accord post-Kyoto d'ici fin 2009.

L'UE souhaite un texte qui imposerait des obligations chiffrées de réduction d'émission à chaque Etat, mais les Etats-Unis sont réticents à cette idée, tout comme leur allié japonais qui a défendu samedi une approche "sectorielle", avec des réductions d'émissions par branches industrielles.

Une idée qui ne plaît pas aux pays en développement, ont déclaré des membres d'ONG assistants aux débats fermés à la presse.

Ces pays, Chine et Inde en tête, ont insisté pour que les pays riches leur apportent des aides technologiques et financières, et ne veulent pas se voir imposer les mêmes obligations que les pays développés, selon les ONG.

Mais pour diminuer nettement la pollution, "les émissions des pays riches devront s'approcher de zéro et celles des pays pauvres devront, à terme, baisser au fur et à mesure de leur industrialisation", a prévenu Tony Blair.