La relation entre risque de cancer et surpoids est devenue de
plus en plus évidente au cours des dernières années, écrit
l'Université dans son communiqué.
L' étude menée par les chercheurs
bernois et leurs collègues de l'Université de Manchester et publiée
dans la revue scientifique britannique «The Lancet», accrédite
cette thèse et apporte des éléments nouveaux sur la différenciation
hommes/femmes.
Chez les femmes, la surcharge pondérale augmente notamment le
risque de cancer du col de l'utérus, de la vésicule biliaire et du
pancréas, ainsi que le risque de cancer du sein après la ménopause.
Chez les hommes, le surpoids a des conséquences sur les cancers de
la peau, sur la leucémie et sur les tumeurs aux ganglions
lymphatiques.
Continents pas égaux
Outre les différences entre sexes, les chercheurs ont aussi
tenté de mettre en évidence le rôle éventuel de la géographie. Ils
ont classé les articles étudiés en trois groupes: Amérique du Nord,
Europe (Australie incluse) et Asie/Pacifique.
Au final, aucune différence significative n'est apparue. Un
résultat que Marcel Zwahlen, épidémiologiste et un des auteurs de
l'étude, ne trouve pas surprenant étant donné que les fondamentaux
de la biologie humaine varient très peu d'un endroit à l'autre. Une
exception toutefois: le cancer du sein.
«L'association entre IMC élevé et cancer du sein est plus forte
dans la région Asie/Pacifique. Les mécanismes qui sous-tendent
cette caractéristique doivent être clarifiés», note le
chercheur.
Pas de différence avec la fumée
Les hommes et les femmes en surpoids sont par contre égaux
devant le risque de cancer de l'oesophage, de la thyroïde, des
reins et de l'intestin.
L'étude a pris d'autres éléments en considération. La fumée, les
régimes ou le taux d'activité par exemple. Mais sans parvenir à
mettre en évidence des différences convaincantes entre les articles
tenant compte de ces facteurs et les autres.
ats/swissinfo/tac
Basé sur l'IMC
L'étude se penche sur plus de 140 articles publiés sur 40 ans et portant sur les relations entre divers cancers spécifiques et l'Indice de masse corporelle (IMC).
L'IMC se calcule en divisant le poids par la taille au carré. Si le résultat dépasse 25, il y a surpoids.
L'étude prend en compte 20 différents types de cancers communs. Résultat: une hausse de 5 points d'IMC conduit à une claire augmentation du nombre de cas de cancer des intestins, de la thyroïde, des reins et de l'oesophage.
«Un IMC de 5 points supérieur chez l'homme augmente le risque du cancer du colon de 24% par exemple», indique le chercheur Marcel Zwahlen. «5 points de plus, et le risque augmente de presque 50%.»
Selon les auteurs, le pas suivant consistera à comprendre comment l'IMC influence le risque de cancer. Car l'explication ne se trouve pas dans les données analysées pour cette étude.