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Airbus teste l'alimentation au gaz alternatif

L'A380 devrait réjouir les richissimes clients de Jet Aviation
Un A380 a été alimenté partiellement avec du gaz alternatif.
Un avion A380 alimenté avec un dérivé du gaz s'est posé avec succès à Toulouse vendredi dans le cadre d'un programme de vols d'essais visant à évaluer l'impact environnemental des carburants alternatifs sur le marché du transport aérien.

Le gros porteur, utilisant un carburant liquide dérivé du gaz
sur l'un de ses quatre moteurs, avait décollé de Filton
(Grande-Bretagne) pour rejoindre le siège de l'avionneur européen,
à Toulouse, en trois heures.

"Ce premier vol d'essai est une première démonstration mondiale
pour un avion commercial avec sur l'un de ses moteurs plus de 40%
de gaz alternatif", a expliqué à la presse Fabrice Brégier,
directeur général d'Airbus, ajoutant qu'il avait "parfaitement
fonctionné" durant le vol.

"Tout est positif"

"Le moteur utilisant du gaz alternatif s'est comporté comme les
trois autres", a précisé Hugues van-der-Stichel, le pilote. "Les
manoeuvres se sont passés normalement sur le trajet. Tout est
positif". Pour ce premier essai effectué par un avion civil, un
mélange de 40% de GTL (gaz to liquids) et de 60% de kérosène
classique a été utilisé.



Le GTL a "des particularités intéressantes pour l'environnement de
l'air", a indiqué Sébastien Remy, chef des projets de recherche sur
les carburants alternatifs pour Airbus, ajoutant que "ce carburant
ne contient pas de soufre et n'a aucune émission de dioxyde de
soufre" (ndlr: le kérosène en contient un peu). Des tests effectués
dans l'industrie automobile ont également permis de noter une
"réduction d'émission de particules fines".

La voie aux biocarburants

Les essais du GTL effectués avec l'A380 pourraient ouvrir la
voie aux biocarburants. Tous ces carburants sont fabriqués selon le
même procédé, connu sous le nom de Fischer-Tropsch, inventé en
Allemagne dans les années 1920 avec du charbon transformé en
carburant liquide.



En développant cette nouvelle technique, Airbus affirme vouloir
réduire la dépendance des compagnies aériennes à la cherté du
pétrole. "Le prix du pétrole est élevé et il le sera davantage sur
le long terme. Il faut trouver des solutions alternatives", a
ajouté le directeur F.Brégier, sans autres précisions. Airbus s'est
engagé en 2000 à réduire de 50% des émissions de CO2 à l'horizon
2020.



ap/afp/bri

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Accord avec Qatar Airways

Ces essais s'inscrivent dans le cadre d'un accord signé en novembre dernier à Dubai entre Airbus, Rolls-Royce, Shell et la compagnie aérienne Qatar Airways portant sur l'étude des avantages potentiels de cette alternative au kérosène.

Qatar Airways, propriété du gouvernement de cet Etat du Golfe qui détient 15% des réserves mondiales de gaz, les troisièmes après la Russie et l'Iran, compte ainsi devenir la première compagnie aérienne à utiliser ce type de carburant.

La compagnie pétrolière Qatar Petroleum construit actuellement une raffinerie destinée à fournir du gaz. Et à partir de 2011, une fois l'usine achevée, tous les appareils de Qatar Airwyas devraient en partie être alimentés par cette nouvelle source.