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Une étude atteste la fiabilité des tests rapides pour le Covid-19

Des tests rapides de dépistage du coronavirus devraient permettre d'avoir des résultats en 15 minutes
Des tests rapides de dépistage du coronavirus devraient permettre d'avoir des résultats en 15 minutes / 19h30 / 2 min. / le 20 octobre 2020
Des tests rapides pour détecter les cas positifs au SARS-CoV-2 sont très attendus pour accélérer les procédures d'isolement et de quarantaines. Et une étude de l'Université de Lausanne semble attester de leur fiabilité.

Ces tests, qui donnent un résultat en 15 minutes, présentent une bonne sensibilité pour détecter les cas positifs, selon les résultats préliminaires de l’étude menée par le centre Unisanté, publiés mardi.

Les tests ont été réalisés en conditions réelles, sur 380 personnes qui présentaient des symptômes et qui venaient réaliser un test PCR nasal, communément utilisé jusqu'à présent. Les scientifiques d’Unisanté ont réalisé en parallèle le test rapide, et ont comparé les résultats.

Sur l’ensemble des patients, les tests rapides ont permis de détecter 22% de cas positifs et la PCR 26%. Chez les patients les plus contagieux, les résultats étaient encore meilleurs: 21% pour les tests rapides et 22% pour le test PCR.

Moins sensibles, mais plus pratiques

Le test rapide a montré une sensibilité globale de 85%. Ce chiffre grimpe à 94% si on considère les personnes les plus contagieuses. Les tests rapides présentent donc une sensibilité (soit une capacité à détecter les cas réellement positifs) légèrement inférieure aux tests PCR, particulièrement lorsque la charge virale est plus faible, et donc que le patient est moins contagieux.

Interrogée dans le journal de 12h30, Valérie D’Acremont, responsable de l'étude à Unisanté et chercheuse à l’Université de Lausanne, reconnaît que "certains cas passeront sous le radar". "On doit l'accepter, mais heureusement c'est un faible nombre et ce sont probablement les personnes les moins contagieuses", juge l'infectiologue. En retour, elle espère que l'accessibilité et la rapidité du test incitera la population à se faire tester en cas de symptômes. "Au total, on pourrait détecter plus de gens malgré le petit nombre de personnes qui seront manquées", espère-t-elle.

Au-delà de l'incitation, cela permettrait également de soulager le travail des cantons. En effet, le résultat est transmis immédiatement au médecin cantonal qui peut lancer le traçage. L’économie et le tourisme placent aussi beaucoup d’espoir dans ces tests rapides. Ils souhaiteraient pouvoir lever rapidement une quarantaine après un résultat négatif.

Les deux types de test, PCR et rapides, pourraient donc avoir des fonctions différentes et complémentaires. "Avoir plusieurs types de tests à disposition peut permettre aux autorités de mieux faire face à d’éventuelles pénuries", précise Unisanté.

Utilisation à définir

Ces tests sont d'ores et déjà homologués aux normes européennes, mais les autorités doivent encore réguler leur utilisation. Le canton de Vaud est actuellement en train de réfléchir aux contextes dans lesquels ces tests seront utilisés. Les questions se posent notamment pour les écoles ou les EMS, par exemple. "C'est sûr que pour les personnes à risque, ou celles qui présentent des symptômes atypiques, on utilisera de toute façon toujours des tests PCR", explique Valérie D’Acremont.

Les essais ont été validés uniquement pour les personnes présentant des symptômes. L'utilisation de ces tests rapides sur des personnes asymptomatique devra donc être discutée et cadrée, mais elle ne doit pas se faire "de manière anarchique et sauvage". "On ne pourrait plus du tout suivre l'épidémie", avertit la chercheuse, "et on gâcherait énormément de tests alors qu'on en aurait besoin à d'autres endroits".

>> Réécouter l'interview de Valérie D'Acremont dans le 12h30 :

Les tests rapides pourraient permettre de soulager les cantons dans le traçage des cas de Covid-19. [Keystone - Laurent Gilliéron]Keystone - Laurent Gilliéron
Les tests rapides au Covid-19 fiables selon une étude de l'UNIL: interview de Valérie D’Acremont / Le 12h30 / 5 min. / le 20 octobre 2020

Alexandra Richard/jop

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Ces tests intégrés au dispositif vaudois à la fin novembre

Invitée du 19h30, la conseillère d'Etat vaudoise Rebecca Ruiz s'est exprimée sur les nouveaux tests rapides qu'une étude lausannoise vient de juger fiables.

La ministre en charge de la Santé explique que "le canton de Vaud a fait le choix d'acquérir un certains nombre de ces tests" afin qu'ils soient intégrés au dispositif de testing "entre la fin mois de novembre et début décembre".

Rebecca Ruiz ajoute que ce nouvel outil servira avant tout à tester les personnes symptomatiques mais plus forcément la population la plus vulnérable, commes les personnes âgées.

"Cela permettra à ces personnes de savoir rapidement si elles sont contaminées et, dans ce cas-là, de se mettre en isolement et de prévenir les personnes avec lesquelles elles auraient eu des contacts et puis, en si elles sont négatives, de pouvoir là-aussi rapidement retourner à leurs activités usuelles et au travail."

>> Revoir l'interview de Rebecca Ruiz :

Tests rapides: entretien avec la ministre de la santé du canton de Vaud Rebecca Ruiz
Tests rapides: entretien avec la ministre de la santé du canton de Vaud Rebecca Ruiz / 19h30 / 3 min. / le 20 octobre 2020