D'un prix de 879 francs, l'iPhone 12 coûte 70 francs plus cher que le modèle 11 lors de sa sortie l’année passée. Dans la boîte d'achat, les clients trouveront leur appareil ainsi qu'un câble USB. Exit, donc, le chargeur et les écouteurs.
Apple assure que des raisons écologiques se cachent derrière cette nouvelle pratique. La marque de la Silicon Valley indique que supprimer les chargeurs revient à retirer 450'000 voitures des routes. Avec ses mesures, Apple réduirait ainsi de deux millions de tonnes par an ses émissions de carbone.
Acheter un nouveau chargeur?
En achetant un iPhone neuf, l'utilisateur fait presque un geste pour l'environnement, affirme l'entreprise. Pour se procurer un chargeur, la marque à la pomme préconise d'en utiliser un ancien.
On peut imaginer que certains garderont leurs anciens accessoires. Mais le diable se cache dans les détails: le petit câble qu'Apple fournit avec le téléphone est un câble avec un nouveau connecteur USB-C. Il est donc incompatible avec les anciens chargeurs d’iPhone. Conclusion: les clients vont certainement devoir acheter un nouveau chargeur à 25 francs.
Apple est toujours le seul à imposer un connecteur de type "Lightning". Cette prise n’est compatible avec les câbles d’aucun autre téléphone sur le marché.
Scénario de rêve
Face à ces contraintes, il est probable que de nombreux consommateurs se tournent vers le chargeur sans fil d'Apple, baptisé "MagSafe", pour la somme de 45 francs.
Pour l’entreprise, c’est le scénario de rêve qui se dessine: un téléphone vendu plus cher, sans accessoire, à des clients qui dépenseront davantage pour de nouveaux chargeurs.
Samsung pourrait suivre
D'autres fabricants de téléphones pourraient imiter la stratégie d'Apple. D'après les rumeurs, Samsung va lui aussi cesser de proposer des chargeurs.
Le fabricant de téléphones éthiques Fairphone vend pour sa part déjà des appareils "tout nus". Mais comme il utilise un connecteur standard, un ancien chargeur fera l'affaire.
En résumé, Apple tente de verdir son image avec cette annonce. En marketing, cette stratégie porte un nom: le greenwashing.
Chronique radio: Anouch Seydtaghia
Texte web: Guillaume Martinez