L’aventure a tourné court pour Quibi après seulement six mois d’activité pour ce service qui voulait révolutionner la consommation de vidéos sur téléphone portable. Pourtant, tout laissait présager un avenir radieux.
Les stars, comme Steven Spielberg, se pressaient pour réaliser des films spécialement pensés pour les smartphones. A tel point que l’entreprise avait levé près de 2 milliards de francs avant même le lancement de son application.
Le fondateur Jeffrey Katzenberg, ancien patron de Disney, a annoncé la fermeture et la revente de son catalogue et autres actifs. "Nous avions en tête de créer la nouvelle génération de formats narratifs", rappelle Meg Whitman, la directrice générale de l'entreprise et ex-directrice de Hewlett-Packard, dans une lettre ouverte.
Un lancement en pleine pandémie
Quibi avait misé gros, avec 50 programmes disponibles dès le premier jour et des longs-métrages payés jusqu’à 100'000 dollars la minute, comme les grosses productions de Netflix.
Mais le Covid est passé par là. Quibi proposait des formats courts, d’une dizaine de minutes, spécialement pensé pour être vus dans les transports publics. La vidéo pouvait se regarder aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale.
Mais pendant le confinement, les spectateurs ont privilégié les formats longs, traditionnels. Il faut dire que la concurrence est féroce sur le marché de la VOD sur abonnement. Le succès de Netflix a fait des envieux.
Un marché concurrentiel
Lors de l’année écoulée, Disney, Apple ou encore HBO se sont lancés. Quibi proposait les mêmes tarifs, mais pour des vidéos courtes. Elle a fait les frais de cette guerre du streaming.
Cette expérience ne décourage pas les nouveaux acteurs: TF1, M6 et France télévision ont sorti ensemble cette semaine Salto, leur service payant de vidéo à la demande.
Pascal Wassmer avec afp
La première victime du streaming?
Les informaticiens rêvent d’un service de vidéo en streaming depuis les débuts d’internet. En 1998, la société Pixelon promet déjà une diffusion en direct sur les ordinateurs de vidéos en haute définition, comme à la télévision. Le patron, Michael Fenne, ne regarde pas à la dépense.
Pour le lancement du produit le 29 octobre 1999, il organise un concert géant à Las Vegas, avec notamment The Who, KISS et Tony Bennett. Coût de l’opération : 16 millions de francs.
La fête doit être diffusée en direct sur internet grâce à la technologie de Pixelon. Mais aucun signal n’arrive sur le logiciel. Michael Fenne s’appelle en réalité David Kim Stanley, un escroc en cavale.
La société fait faillite. Sa technologie de diffusion en streaming n’existait pas.