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L'EPFL a conçu un drone ailé imitant le vol d'un rapace

Le drone créé par l'équipe de l'EPFL. [EPFL - Alain Herzog]
Des scientifiques de l’EPFL ont créé un drone particulier. Photo: Alain Herzog / EPFL / Le Journal horaire / 29 sec. / le 28 octobre 2020
Des scientifiques de l’EPFL ont créé un drone dont les plumes de la queue et des ailes lui confèrent une agilité de vol sans précédent. Il est inspiré de l’autour des palombes, rapace rapide, puissant et spécialiste du vol en forêt.

Après avoir étudié la forme des ailes et de la queue de l'oiseau, ainsi que son comportement de vol, des scientifiques du Laboratoire de systèmes intelligents de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), dirigé par Dario Floreano, ont conçu un drone dont les caractéristiques se rapprochent de celle de ce prédateur.

"Cet oiseau joue conjointement avec la position de sa queue et de ses ailes s’il souhaite effectuer des changements rapides de direction lors de la chasse en forêt, d'un vol lors de la poursuite de proies en terrain découvert ou d'un vol plané efficace pour économiser son énergie", explique Enrico Ajanic, premier auteur de la recherche et doctorant dans le laboratoire de Dario Floreano, cité mercredi dans un communiqué de la haute école.

"Notre recherche extrait les principes de l’agilité de vol des oiseaux pour créer un drone qui peut se rapprocher des performances de vol des rapaces, mais aussi tester l'hypothèse biologique selon laquelle une queue qui se transforme joue un rôle important dans la réalisation de virages plus rapides, de décélérations, et même de vols lents", ajoute le Pr Floreano.

Une queue et des ailes qui bougent

En 2016, les scientifiques de la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur de l’EPFL avaient déjà développé un drone inspiré d’oiseaux, avec des ailes modulables. Mais avec cette nouvelle version, les chercheurs ont réalisé un pas en avant puisque c’est désormais la forme des ailes et de la queue qu’il est possible de modifier et de contrôler grâce à des plumes artificielles.

"La conception et la fabrication des mécanismes se révèlent complexes. Nous avons amélioré les ailes afin qu’elles se rapprochent plus de celles du rapace", explique Enrico Ajanic.

Le drone modifie la forme de son aile et de sa queue pour changer de direction plus rapidement, voler plus lentement sans tomber au sol et réduire la résistance de l'air lorsqu'il vole vite. Il utilise une hélice pour la poussée avant au lieu de battre des ailes, car elle est plus efficace et rend le nouveau système d'aile et de queue applicable à d'autres drones et avions ailés.

Plus grande autonomie

L’avantage des drones possédant des ailes est qu’ils bénéficient d’une plus grande autonomie de vol qu’un drone quadrirotor du même poids. Néanmoins, ce dernier dispose d’une meilleure dextérité: il peut faire du sur place et opérer des virages très serrés.

Le nouveau drone de l'EPFL se situe entre les deux catégories. "Il peut voler longtemps et se révèle presque aussi agile que les drones quadrirotors", note Dario Floreano. Ces deux qualités se montreront utiles pour évoluer dans des milieux complexes tels qu’entre les immeubles d’une ville ou en forêt.

La conduite de l’appareil est peu aisée en raison des multiples possibilités de positions entre les ailes et la queue. Pour tirer pleinement partir des capacités de vol du drone, l’équipe lausannoise envisage d’y intégrer l’intelligence artificielle afin qu'il puisse voler de manière semi-automatique. Cette recherche est publiée dans Science Robotics.

ats/gma

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