A la différence des jeux vidéo purs et durs - univers masculin
dominé par les 18-35 ans - ces jeux faciles, rapides, à la portée
de tous et généralement gratuits, attirent surtout les femmes, et
plus encore les plus de 35 ans, selon l'association professionnelle
Casual Games Association.
Les femmes largement devant
Dans les jeux payants, les femmes représentent 74% des joueurs,
et dans l'immense marché des jeux gratuits, elles restent
légèrement majoritaires, même si les hommes se laissent de plus en
plus tenter. Les jeux occasionnels ont fleuri sur le site de
socialisation Facebook, où une copie du Scrabble a conquis 500'000
accros en quelques mois.
Le succès discret des jeux occasionnels dépasse largement ceux de
sites comme Facebook ou YouTube: un tiers des internautes
américains adultes y jouent chaque semaine, note James Kuai,
analyste de Park Associates. C'est davantage de fans que les
amateurs de vidéo en ligne (29%) ou de sites de socialisation
(19%). Et quand ils paient, ils déboursent en moyenne 19 dollars
par mois, plus que pour les vidéos payantes ou la musique en
ligne.
"Souvent les premiers niveaux sont gratuits mais les joueurs
doivent payer pour accéder aux niveaux suivants", explique David
Oro, de la Casual Games Association, qui tient son congrès annuel
du 4 au 6 février à Amsterdam.
Le nombre de jeux a doublé
D'innombrables startups et des grands groupes proposent sans
cesse de nouveaux jeux aux grands portails internet, en tête les
géants Yahoo! Games , MSN Games , EA Pogo , AOL Games , RealArcade et Shockwave , qui en proposent plus
de 1000 chacun.
Et le nombre des jeux proposés a doublé en deux ans, note
l'association. C'est la vraie drogue du net: le nombre de joueurs
réguliers a augmenté de 79% l'an dernier, bien plus vite que les
membres des sites de socialisation (+46%), selon M. Kuai.
Un sondage récent de la société de jeux britannique Popcap montre
qu'un quart des employés de bureau y jouent de temps en temps,
notamment en pause-déjeuner, et un tiers des cadres, par exemple
pendant les conférences téléphoniques.
Comme à Manhattan le dimanche
Contrairement aux "vrais" jeux vidéo, joués chez soi, sur
console ou PC, réservée aux aficionados, qui durent souvent des
heures et coûtent cher, on peut jouer aux jeux occasionnels
gratuitement, juste pour quelques minutes, s'interrompre et
recommencer, et n'importe où: au bureau, en déplacement sur son
téléphone portable, à la maison, voire dans un café sur son
ordinateur portable, comme le font les habitants de Manhattan le
dimanche.
afp/tac
Le solitaire est le plus populaire
Selon l'association Casual Games, le public des jeux occasionnels est le même que celui de séries pour trentenaires et quadragénaires, comme "Friends" ou "Sex and the City".
Ces jeux sont aussi une machine à cash: ils ont généré en 2007 des recettes de 2,2 milliards de dollars, avec une progression de 20% par an, selon l'association.
Selon James Kuai, aux USA les recettes ont été d'un milliard de dollars en 2007, surtout grâce aux jeux payants et à la publicité. Et en 2012 les recettes aux Etats-Unis devraient plus que doubler, à 2,3 milliards.
Le plus populaire de ces "jeux occasionnels" reste le solitaire, un jeu de cartes de Microsoft, un peu particulier parce qu'il est fourni avec Windows et qu'on peut y jouer sans accès à l'internet.
Mais ses dauphins réclament une liaison avec le net, comme l'ancêtre Tétris, né en 1985, ou Bejeweled, un casse-tête téléchargé 300 millions de fois, présent sur 50 millions d'appareils mobiles et qui a généré 100 millions de dollars de recettes.