Dans le hangar de la base aérienne et spatiale de Mojave, à 130
km au nord-est de Los Angeles (Californie, ouest des Etats-Unis),
Richard Branson a présenté la navette spatiale SpaceShipTwo et son
vaisseau-mère, "Le Chevalier blanc", assurant qu'ils représentaient
"le futur du transport humain".
Les gouverneurs de Californie, Arnold Schwarzenegger, et du
Nouveau Mexique, Bill Richardson, ont ensuite arrosé au champagne
le nez du SpaceShipTwo, rebaptisé Virgin Space Ship (VSS)
Enterprise, devant des centaines de journalistes et une quarantaine
de futurs passagers, ayant déboursé 200'000 dollars pour la
promesse d'un voyage dans l'espace, au plus tôt en 2011.
"Nouvelle ère"
"Nous voulons que ce programme marque un début dans l'ère
commerciale des voyages spatiaux", a déclaré Richard Branson depuis
les paysages lunaires et enneigés de Mojave, où la température
lundi était tombée à -4 degrés. Il a assuré que "personne ne
volerait dans le vaisseau spatial avant que (Virgin Galactic) n'ait
réalisé beaucoup, beaucoup, beaucoup de vols" d'essai.
Quelques heures avant la
présentation officielle, le sémillant milliardaire à la chevelure
argent avait déclaré à l'AFP: "J'adore créer des choses dont je
puisse être fier et révolutionner l'industrie". L'idée d'envoyer
des gens dans l'espace "m'est venue il y a très longtemps, quand je
regardais l'alunissage. Je me disais, +un jour ce sera mon tour+",
avait-il raconté. "Je crois que la Nasa ne sera plus la même après
notre entrée dans cette industrie", avait-il ajouté, devant la
navette de carbone composite, suspendue à son "Chevalier
blanc".
Retour en douceur
Ce dernier, évoquant deux avions à réaction joints par une aile
commune, est orné d'un emblème représentant une jeune femme
plongeant dans l'espace, censée représenter Eve, la mère de Richard
Branson. Il a fait, depuis un an, l'objet de nombreux essais.
Richard Branson a expliqué que l'appareil était conçu pour revenir
lentement sur Terre comme "un volant de badminton géant" pour
éviter la surchauffe, l'un des plus grands dangers lors du retour
dans l'atmosphère. Dans l'espace, les touristes spatiaux pourront
se lever de leur siège et regarder la Terre à travers de vastes
hublots, et expérimenter l'apesanteur.
Le Nouveau Mexique construit actuellement, à Upham, un "aéroport
spatial" doté d'une piste de plus de 3 kilomètres, depuis lequel le
VSS Enterprise sera exploité. Les installations devraient être
achevées à la fin 2010.
afp/cab
Un vol spatial à 200'000 dollars
Pamela Hurley-Moser, directrice d'une agence de voyages de Portland (Maine, nord-est des Etats-Unis) faisant partie des rares à pouvoir vendre les billets pour l'espace, a déclaré à l'AFP que "plusieurs clients avaient payé entre 20'000 et 200'000 dollars" pour acquérir une place dans la navette.
"Plus vous payez d'avance, plus vous voyagerez tôt", a-t-elle expliqué, affirmant que 300 clients sont déjà candidats au départ.
Bien qu'élevé, ce prix est à comparer aux 30 millions de dollars exigés pour voyager à bord de la Station spatiale internationale.
Richard Branson, féru d'aviation et adepte des sports extrêmes, sera le premier, avec sa famille, à faire le voyage inaugural, accompagné du concepteur de la navette, l'ingénieur aérospatial américain Burt Rutan, a-t-il indiqué.
Les possibilités déjà "offertes"
- Vol en orbite en vaisseau Soyouz vers la station spatiale internationale (ISS).
- Entraînement pour vol en orbite.
- Vol en orbite.
- Entraînement d'astronaute.
- Vol à bord d'un avion de chasse à vitesse Mach2.
- Entraînement et vol dans un supersonique.
- Journée dans un simulateur d'apesanteur.
- Faire disperser les cendres d'un défunt dans l'espace.
- Envoyer un peu de son ADN dans l'espace
Les prix vont d'environ 50 dollars à 30 millions de dollars.