Cet amarrage marque le début d'une mission importante pour
l'Europe spatiale avec la livraison et l'intégration du laboratoire
Columbus (lire encadré) à l'ISS. L'ouverture des
sas séparant les deux vaisseaux a eu lieu un peu plus d'une heure
plus tard, le temps de vérifier l'étanchéité.
Lors de l'approche finale, les moteurs orbitaux de la navette
ont été utilisés pour effectuer de petites corrections qui ont
placé Atlantis à environ 300 mètres sous la Station. Ensuite le
commandant de bord, Steve Frick, a pris les commandes pour
effectuer manuellement la dernière approche et l'amarrage.
Chorégraphie très précise
Il s'est d'abord arrêté à 200 mètres de l'ISS pour faire
effectuer une pirouette renversée à Atlantis de manière à ce que
les occupants de la Station puissent prendre quelque 300 photos
digitales du ventre de l'orbiteur avec des objectifs de 400 mm et
de 800 mm, une procédure de routine depuis l'accident de Columbia
le 1er février 2003.
Les ingénieurs de la Nasa pourront ainsi détecter d'éventuels
dommages sur les tuiles formant le bouclier thermique provoqués par
des impacts de débris de mousse isolante détachés du réservoir
externe durant les premières minutes de l'ascension en orbite jeudi
après le lancement.
Une fois cette manoeuvre de 360 degrés d'une durée de neuf minutes
achevée, la soute d'Atlantis a fait face à la Station. Ensuite,
Steve Frick a approché la navette à une distance de 130 mètres
environ de la Station en vue de procéder à la dernière approche
avant l'amarrage. Utilisant les images du mécanisme d'encrage
transmises par une caméra le commandant de bord a aligné les deux
vaisseaux en vue de l'ouverture des sas des deux vaisseaux.
Cette chorégraphie orbitale est extrêmement précise et délicate
pour maintenir un alignement parfait entre Atlantis et la Station
dont les masses respectives sont de 100 et 300 tonnes avançant
chacune à près de 29'000 km/h à 342 kilomètres au-dessus de la
Terre. Dans les derniers mètres, Atlantis a rejoint l'ISS à la
vitesse de 3 cm à la seconde.
La Nasa a retardé de 24 heures la première sortie dans l'espace
prévue dimanche pour attacher le laboratoire européen Columbus à la
Station spatiale internationale. On ignore pour l'heure les raisons
de ce report.
afp/hof
Columbus en bref
Le laboratoire Columbus est un module cylindrique de sept mètres de long sur 4,5 de diamètre.
Il peut héberger jusqu'à trois personnes et intégrer dix armoires d'expérimentations.
Il permettra de réaliser des centaines d'expériences en microgravité notamment dans les biotechnologies et la médecine.
Il doit augmenter considérablement les capacités de recherche de l'ISS conduites jusqu'à présent par les laboratoires américain et russe.
Trois sorties orbitales avec deux astronautes chaque fois sont prévues pour installer et intégrer Columbus à l'ISS.
Le module européen sera alors sorti de la soute de la navette avec le bras robotique de la Station et mis en place.
Sa construction, dont le coût atteint 1,3 milliard d'euros, a été lancée en 1992 avec plusieurs années de retard.
Columbus aurait dû être acheminé à l'ISS fin 2004.
Mais l'accident de la navette Columbia en février 2003 a cloué au sol les trois orbiteurs restants pendant deux ans.