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USA: un satellite espion en ligne de mire

L'USS Lake Erie lors d'un exercice de tir à Hawaï en 2005
L'USS Lake Erie lors d'un exercice de tir à Hawaï en 2005
Des navires de guerre américains se positionnent dans le Pacifique pour tenter de détruire un satellite espion américain à la dérive et éviter qu'il ne répande dans des zones habitées son combustible hautement toxique.

Armé de deux missiles intercepteurs spécialement modifiés, l'USS
Lake Erie a été chargé d'intercepter le satellite au-dessus du
Pacifique, avaient annoncé des responsables du Pentagone mardi.

Du satellite, on ne sait quasiment rien, sinon qu'il a la taille
d'un bus, qu'il est en perdition et que ses réservoirs contiennent
de l'hydrazine, une substance chimique hautement toxique et
carburant de choix pour les moteurs des satellites. L'hydrazine
attaque le système nerveux central et peut être mortelle à forte
dose, mais elle se dégrade rapidement sous l'effet de la chaleur et
des rayons ultra-violets.

Les soupçons de Moscou

C'est la présence d'hydrazine qui sert à justifier le tir, mais
les Etats-Unis ont bien pris soin de démentir toute tentative
d'imiter la Chine qui, en janvier 2007, avait abattu avec un
missile un de ses vieux satellites météo. La Russie voit dans cette
opération un test antimissiles caché. La France a insisté mardi
pour que "toutes les mesures soient prises" pour assurer la
sécurité et l'intégrité des autres objets spatiaux.



De fait, le Pentagone fait appel à son système de défense
anti-missiles, dont les cibles potentielles - des missiles
balistiques - sont d'une taille très inférieure au satellite en
perdition.



Le Lake Erie, un bâtiment de guerre de la classe Aegis, se trouve
déjà au large des côtes de Hawaii, selon ces mêmes responsables.
L'USS Decatur, un destroyer lance-missiles, armé d'un troisième
missile intercepteur devrait servir de recours. Un autre destroyer,
l'USS Russell, restait pour l'heure au mouillage à Pearl
Harbor.



"J'ai confiance qu'ils seront capables de faire quelque chose", a
déclaré un haut responsable de la marine mardi sous le couvert de
l'anonymat. "Une fois qu'un de ces missiles est sur les rails,
c'est dans la poche", a-t-il ajouté.

Attendre le retour d'Atlantis

Le Pentagone a décidé d'attendre pour son opération que la
navette spatiale Atlantis se pose mercredi en Floride après une
mission de près de deux semaines dans l'espace, mais il veut agir
avant que le satellite ne rentre dans l'atmosphère. Le retour
d'Atlantis permet "aux militaires américains d'abattre ce
satellite-espion qui se dégrade à la vitesse grand V", a souligné
Geoff Morrell, porte-parole du Pentagone.



Atlantis doit atterrir peu après 14:00 GMT. "Le satellite se
trouve très loin en dessous de nous, mais bien sûr nous allons
atterrir avant qu'ils ne mettent le satellite en mille morceaux", a
déclaré le commandant d'Atlantis Steve Frick, lors d'une liaison
avec la Terre.

Un tir coûteux et délicat

L'opération coûtera entre 40 et 60 millions de dollars au
contribuable américain et s'appuiera sur des missiles anti-missiles
SM-3 dont les logiciels ont été modifiés pour "reconnaître le
satellite". D'abord guidé depuis la Terre, le missile se servira
ensuite de ses senseurs à infrarouge pour atteindre sa cible à
environ 150 miles nautiques d'altitude et à une vitesse de 4
km/seconde, selon des responsables du Pentagone.



Si le Lake Erie rate sa cible qui se déplace à 10 km/seconde, il
faudra sans doute attendre 24 heures avant de renouveler le tir. Le
satellite pose des problèmes inédits aux militaires. "Nous avons à
faire à un corps froid dans l'espace, un corps inerte depuis un
certain temps qui ne dégage pas la chaleur d'un missile
balistique", a souligné le responsable de la marine.



Mais "le système est très précis et nous pensons que nous pourrons
toucher le réservoir", a dit un responsable du Pentagone. C'est le
secrétaire à la Défense Robert Gates qui aura autorité à ordonner
le tir. Robert Gates se trouvera à Hawaï, mercredi et jeudi, avant
une tournée en Asie.



agences/hoj

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Faible risque sur la Suisse

Le satellite en perdition américain USA-193 percutera la Terre ou sera détruit par les Etats-Unis au cours des deux prochaines semaines.

La probabilité que des débris tombent sur la Suisse est "extrêmement faible", a communiqué mardi l'Office fédéral de la protection de la population (OFPP).

La Centrale nationale d'alarme suit l'évolution du satellite et reste en contact permanent avec ses partenaires internationaux.

Selon le Ministère américain de la Défense, le satellite sera désintégré après le 20 février.

Cette opération vise à désagréger les débris ou à les faire tomber en mer.

Si elle échouait, le satellite s'écraserait sur la Terre autour du 6 mars, selon les estimations américaines.

La probabilité que des fragments tombent sur le sol helvétique est très faible: sa trajectoire n'amène le satellite à passer au-dessus de la Suisse que quelques minutes par semaine, précise l'OFPP.

Si des fragments devaient tomber en Suisse, il faudrait avertir la police car le carburant utilisé par le satellite est une substance chimique hautement toxique, l'hydrazine.

Il ne faudrait donc pas s'approcher des débris ni les toucher.

Le service de lutte contre les accidents chimiques se chargerait de récupérer et de mettre en sûreté les éventuels débris.