Messenger (MErcury Surface, Space
ENvironment, GEochemistry, and Ranging) est passé à 201 km
au-dessus de l'équateur de Mercure à une vitesse de 23'818 km/h peu
après 8h40 GMT lundi.
"Tout s'est déroulé comme prévu", a indiqué Helen Worth,
porte-parole du Laboratoire de physique appliquée de l' Université Johns Hopkins , à Laurel
(Maryland, est), responsable de la mission scientifique de
Messenger. Les premiers signaux radio indiquent que le vaisseau
spatial continue à fonctionner normalement, a-t-elle ajouté.
Plusieurs centaines d'images
Messenger a recueilli des centaines d'images et d'autres mesures
scientifiques d'une partie éclairée de Mercure jamais observée
auparavant, avant de s'éloigner. Mardi à 5h14 GMT, Messenger
orientera son antenne à haut-débit vers la Terre pour commencer à
transmettre les données stockées à bord. Les premières images
prises au cours du survol devraient être disponibles à partir de
14h00 GMT et plus de 1'200 d'entre elles devraient être
transmises.
Lors de son premier survol le 14 janvier, Messenger avait
retransmis de nombreuses photos d'environ 20% de la partie
jamais observée de la planète. "Ce deuxième survol nous montrera
une région totalement nouvelle de la surface de Mercure située aux
antipodes de la partie découverte durant le premier passage de
Messenger", a expliqué Louise Prockter, responsable scientifique du
système d'imagerie de Mercure et physicienne au Laboratoire de
physique appliquée de l'Université Johns Hopkins.
Topographie détaillée
Ce deuxième passage devrait révéler plus de surprises sur le
processus physique caractérisant l'atmosphère de Mercure ainsi que
davantage de données sur les particules se trouvant à l'intérieur
et autour de son champ magnétique. Un altimètre prendra des mesures
topographiques de la planète, ce qui permettra pour la première
fois de faire la corrélation entre les données précises de la
topographie de Mercure et des images de haute-précision de sa
surface.
Un objectif majeur de cette mission est de déterminer la
composition de la surface de Mercure. Ce deuxième passage rapproché
permettra à la sonde de bénéficier de la force gravitationnelle de
la planète pour revenir se mettre en orbite définitive en mars
2011.
Mais avant cela, Messenger, qui avait été lancée le 3 août 2004,
fera un troisième survol de Mercure en septembre 2009.
afp/jeh
Déjà plusieurs survols
La sonde Messenger s'était approchée à près de 200 km de la surface de Mercure, pour le premier survol depuis 1975 de la planète la plus proche du soleil.
Mariner 10 avait été le premier engin à s'approcher de Mercure à trois reprises en 1974 et 1975 mais à chaque passage la planète présentait la même face au Soleil.
Les sept instruments de Messenger ont permis de montrer une topographie des cratères et autres formations géologiques de la partie jusque-là cachée de Mercure.
Ils montrent que la planète, dont le diamètre ne représente qu'un tiers de celui de la Terre, a des falaises de plusieurs centaines de kilomètres de long formées apparemment par le mouvement des plaques tectoniques au début de son histoire.
Sa surface est aussi marquée par de nombreux cratères ayant résulté d'impacts très anciens d'astéroïdes et aussi probablement de volcans.