"Nous pensons que nous voyons les fils d'une structure formant
la colonne vertébrale de l'univers", explique Mike Shull, un
astronome de l'Université du Colorado à Boulder (ouest), un des
co-auteurs de cette étude qui paraît dans l'Astrophysical Journal
daté du 20 mai.
"Ce que nous confirmons en détail avec cette découverte c'est que
l'espace intergalactique qui nous paraît être intuitivement vide
est en fait le réservoir de la plus grande partie de la matière
normale dans l'Univers", ajoute-t-il.
Structure en toile d'araignée
Cette équipe d'astronomes a utilisé la lumière émise par 28
quasars, des coeurs brillants de galaxie très lointaines encore
dotées d'un trou noir en leur centre. Tels des torches dans le
brouillard, ces quasars ont permis d'observer cette structure,
appelée formation intergalactique, et qui ressemble à une toile
d'araignée quasiment invisible.
L'équipe d'astronomes a utilisé le spectrographe d'image du
télescope spatial Hubble et FUSE, un satellite d'observation de la
Nasa dédié à la spectroscopie haute résolution avec les rayons
ultraviolet.
Nouvel instrument scientifique
Ils ont pu ainsi trouver l'empreinte spectrale d'hydrogène et
d'oxygène hautement ionisé formant la matière de cette toile
intergalactique. Leurs travaux représentent l'observation la plus
détaillée à ce jour de ce à quoi ressemble la formation
intergalactique à environ quatre milliards d'années-lumière de la
Terre. Une année-lumière correspond à la distance parcourue par la
lumière dans le vide en une année, soit 9'460 milliards de
km.
Sonder cette vaste toile cosmique sera l'objectif clé du "Cosmic
Origins Spectograph" ou COS, un nouvel instrument scientifique que
les astronautes de la navette spatiale américaine installeront sur
Hubble lors de la dernière mission d'entretien et de réparation
prévue début octobre.
Découvertes à venir
"Nous nous attendons à ce que le COS permette de découvrir
considérablement plus de matière baryonique", estime Mike Shull
enthousiaste.
"Notre but est de confirmer l'existence de cette toile cosmique en
cartographiant ses structures, en mesurant la quantité de métaux
lourds qui s'y trouve et les températures, ce qui donnera un
éclairage sur la manière dont se sont formées les galaxies au cours
du temps", précise cet astronome.
afp/gt
La matière baryonique
Composée de protons, de neutrons et d'autres particules sub-atomiques, la matière baryonique forme la matière ordinaire tel l'hydrogène, l'oxygène, l'hélium et les autres éléments lourds.
Cette matière, à ne pas confondre avec la matière dite "sombre", représenterait environ 5% de l'univers, soit cinq fois moins que la matière sombre (quelque 25%). Les 70% restant seraient formés par l'énergie du vide.
La matière baryonique forme les étoiles, les planètes, les lunes ainsi que la poussière et les gaz interstellaires d'où naissent les étoiles.
Découverte d'un étrange pulsar
Une équipe internationale d'astrophysiciens a découvert un pulsar (une petite étoile à neutron très dense et tournant rapidement sur elle-même) qui présente plusieurs bizarreries, selon une étude publiée vendredi dans l'édition en ligne de la revue américaine Science.
"Ce pulsar est totalement différent de ce que nous connaissons puisqu'il suit une orbite elliptique et non circulaire", relève l'astronome David Champion du télescope national australien "Australia Telescope National Facility".
Ce pulsar a une vitesse de rotation de 465 fois par seconde, ce qui en fait le cinquième pulsar plus rapide connu dans notre galaxie, où il se situe à environ 21'000 années lumière de la Terre.
La question pour les scientifiques est maintenant de savoir pourquoi ce pulsar suit une orbite elliptique et comment ce système étrange s'est formé.