De la taille d'une grosse camionnette, l'engin pesant 1,2 tonne s'est élancé samedi dans l'espace à l'aide du lanceur américain Falcon-9, depuis la base californienne de Vandenberg.
Sentinel-6a est le cinquième et dernier-né d'une lignée de veilleurs du niveau de la mer, depuis 1992 et la mission franco-américaine Topex/Poseidon, une machine développée par le Centre national d'études spatiales (CNES) et la Nasa.
Leurs altimètres ont établi que sur presque trente ans, le niveau moyen de la mer a augmenté d'environ 8 cm. Un chiffre en apparence minime mais traduisant des effets environnementaux et climatiques d'ampleur, comme la fonte des glaciers et banquises et le réchauffement climatique.Une hausse en accélération, inquiétante pour les quelque 770 millions d'humains vivant à moins de cinq mètres au-dessus du niveau des mers.
Orbite polaire
Pour la surveiller, Sentinel-6a va être placé à 1'336 km d'altitude, sur une orbite polaire lui permettant de couvrir 95% des océans de la planète en dix jours. Sa durée de vie théorique est de cinq ans et demi. Il sera relevé par son clone, Sentinel-6b, en 2025.
"Ce qui est très important est d'être capable de regarder les accélérations, les évolutions (du niveau des océans, ndlr), pour voir si certains scénarios de rupture du changement climatique, qui sont en cours dans l'Arctique en particulier, vont se réaliser", a dit Alain Ratier, directeur d'Eumetsat, l'agence européenne d'exploitation des satellites météorologiques. Elle est avec son équivalent américain, la NOAA, un des partenaires de la mission.
afp/asch