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Eteindre la lumière pour sauver la planète

La "skyline" de Sydney, avant le début de l'opération "Earth Hour".
La "skyline" de Sydney, avant le début de l'opération "Earth Hour".
Le célèbre Opéra de Sydney a glissé dans la pénombre samedi à l'occasion de la deuxième édition internationale de l'"Earth Hour", une campagne de sensibilisation au dérèglement climatique à laquelle participent 88 pays. En Suisse, 14 villes se sont éteintes.

D'Athènes à Pékin, de Londres à Las Vegas, près de 4000 villes
dans 88 pays devaient participer à cette initiative lancée par le
Fonds mondial pour la nature (WWF), qui consiste à couper
l'électricité pendant une heure entre 20h30 et 21h30 locales.

Un milliard de personnes visées

L'objectif du WWF était de toucher
"près d'un milliard de personnes" à l'occasion de cette
mobilisation ayant pour slogan "Votons pour la planète, éteignons
les lumières". En France, Paris, la "Ville Lumière", s'est associée
à l'opération en éteignant à l'heure dite l'éclairage extérieur de
plus de 200 monuments et bâtiments pendant 60 minutes, dont le
Louvre, l'Hôtel de Ville, Notre Dame, les Invalides et le
Panthéon.



La Tour Eiffel n'est, elle, restée éteinte que pendant cinq
minutes et n'a pas scintillé à 21h. La mobilisation internationale
a explosé depuis l'"Earth Hour" ("l'heure de la Terre") de 2008, à
laquelle avaient participé quelque 400 villes après un départ en
solo de la métropole australienne de Sydney en 2007, où 2,2
millions de personnes et d'entreprises avaient éteint lumières et
éclairages.

L'après-Kyoto en ligne de mire

L'intérêt pour cette opération a pris de l'ampleur à l'approche
des négociations concernant le changement climatique à Copenhague
en décembre prochain, rendez-vous qui doit permettre de trouver un
accord sur un texte remplaçant le protocole de Kyoto, qui expire en
2012. Et l'action n'a pas pâti de l'attention que suscite la crise
économique internationale.



"Earth Hour a toujours été une campagne positive", a expliqué le
responsable de la campagne, Andy Ridley. L'opération véhicule une
"idée d'espoir" et "c'est incroyablement important cette année", au
moment où "il y a tant de désespoir", a-t-il dit, mettant l'accent
sur les "économies" d'énergie effectuées.



En Australie, des gens ont participé samedi à des soirées de
speed-dating (rencontres express) à la lueur de bougies, ou assisté
à des concerts en plein air pour cette mobilisation de 60 minutes
dans le noir, tandis que baissaient les lumières de l'Opéra et de
l'Harbour Bridge de Sydney.

La Chine joue le jeu

Un peu plus tôt,
les îles Chatham, petit archipel volcanique situé à 800km à l'est
de la Nouvelle-Zélande, avaient officiellement donné le coup
d'envoi de l'"Earth Hour" en éteignant les générateurs. Les
lumières de la Sky Tower d'Auckland ont ensuite été éteintes en
Nouvelle-Zélande, où 44 villes ont participé à l'opération et plus
de 60'000 personnes afflué à un rendez-vous de montgolfières lié à
l'événement, à Hamilton.



La Chine devait se mobiliser dans le cadre de la campagne pour la
première fois. Pékin devant notamment éteindre les lumières du "Nid
d'oiseau", le stade olympique, et du Water Cube, qui avait
accueilli l'été dernier les épreuves de natation des JO, selon le
WWF. Shanghaï devait également procéder à l'extinction de tous les
bâtiments publics et autres immeubles sur son front de mer, tandis
que Hong Kong, Baoding, Changchun, Dalian, Nanjing (Nankin) et
Guangzhou (Canton) étaient annoncées au nombre des villes
participantes.



En Thaïlande, le Premier ministre Abhisit Vejjajiva devait
éteindre les lumières de la Khao San Road à Bangkok, secteur très
populaire auprès des routards. La capitale thaïlandaise espérait
réduire sa consommation d'électricité d'au moins 30% à l'occasion
de l'événement, dont les organisateurs disent n'avoir pas de moyens
de mesurer les économies d'énergie réalisées à cette occasion dans
le monde.

"Black-out" du Nasdaq

Outre-Atlantique, des bâtiments parmi les plus célèbres et les
plus éclairés du monde devaient plonger dans l'obscurité à New
York. Outre les gratte-ciel comme l'Empire State building ou le
Chrysler Building, les ponts de Brooklyn, de Manhattan, de
Queensboro et de Williamsburg allaient également s'éteindre, ainsi
que les enseignes lumineuses géantes de Times Square, notamment
celles de Coca-Cola, de la banque Chase ou de la Bourse
électronique Nasdaq.



ap/mej

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Les villes suisses aussi de la partie

Quatorze villes de Suisse ont participé samedi soir à l'action "Earth Hour". L'illumination de différents édifices prestigieux a été interrompue entre 20h30 et 21h30, une contribution symbolique au problème des changements climatiques.

A Genève par exemple, le jet d'eau et le cordon lumineux de la rade se sont éteints. La cathédrale et le Mur des Réformateurs également, entre autres bâtiments.

A Lausanne, la cathédrale, neuf églises, un pont, une tour, une cheminée d'usine, ainsi que de nombreux parcs et jardins ont fait de même.

Bienne, Delémont, Neuchâtel, Bâle, Berne, Zurich, Bellinzone, Yverdon-les-Bains (VD), Nyon (VD), Morges (VD), Lancy (GE) et Vernier (GE) participaient aussi à l'opération.

Cette extinction des feux avait lieu dans près de 4000 villes et communes du monde entier. Pas moins de 40'000 entreprises, organisations et écoles, ainsi que des millions de particuliers y participaient dans 88 pays.

Ne pas rallumer tous en même temps

En Belgique, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité Elia a prévenu samedi dans un communiqué diffusé sur internet que l'action "Earth Hour" pouvait "provoquer des variations importantes dans l'équilibre entre la production et la consommation du réseau européen" avec des "conséquences éventuelles sur l'approvisionnement en électricité, comme le délestage de consommateurs".

L'entreprise recommandait notamment aux participants de "ne pas rallumer tous au même moment".