"Un être sans contact physique n’est plus vraiment un être humain", affirme dans Le Point J Claudia Ucros, psychologue spécialisée dans la thérapie des traumas, dont l’approche est centrée sur l'écoute et le travail avec le corps.
"Les contacts physiques réguliers sont essentiels pour notre bien-être. Le toucher de l’autre libère en effet toute une série des substances chimiques qui nous font nous sentir mieux", explique la spécialiste. Parmi celles-ci, on trouve notamment l’ocytocine, l’hormone de l’attachement, ainsi que la sérotonine, qui a un effet antidépresseur.
De manière générale, le contact est régulateur de nos émotions, et ce dès l'enfance, ajoute la psychologue. "La méthode du ‘peau à peau’ est d’ailleurs utilisée pour aider les prématurés à continuer leur croissance:"
L’effet thérapeutique des câlins est réel. Le toucher de l’autre libère toute une série d’hormones qui nous font nous sentir mieux
Pour pallier ce manque, des alternatives existent, selon l’experte, qui évoque les animaux de compagnie, de même qu’aller se promener dans la nature, se donner des massages en conscience, ou tout simplement chanter. "Cela ne remplace pas le contact humain, mais ça a un effet régulateur sur nos émotions."
"D’ailleurs, rien que le fait d’évoquer une personne que l’on aime ou qui nous aime va nous donner des sensations de chaleur dans la poitrine. Les souvenirs agréables provoquent ainsi l’activation des hormones du bien-être", ajoute la spécialiste, qui souligne l’importance de "cultiver joie et amour" durant cette période dictée par la distance sociale et les gestes barrière.
Juliane Roncoroni et l’équipe du Point J