Un nouveau dispositif permet aux épileptiques de mieux planifier leur quotidien
Une fois par année, comme une fois par jour: la fréquence des crises d'épilepsie varie beaucoup d'une personne à l'autre.
Cette imprévisibilité fait que la menace est permanente. En particulier pour les personnes, environ un tiers des malades, chez qui les médicaments ne fonctionnent pas. Souvent, celles-ci doivent renoncer à conduire ou à s'adonner à certaines activités sportives. Une épée de Damoclès qui peut aussi atteindre la santé mentale.
Dispositif thérapeutique implanté dans le cerveau
Des neuroscientifiques de l'Université de Genève et de l'Hôpital de l'Ile à Berne notamment proposent une nouvelle approche.
Grâce à un dispositif thérapeutique implanté dans le cerveau de personnes épileptiques, les spécialistes ont pu mettre en évidence des schémas cycliques d'activités neuronales qui annoncent les crises, ou plutôt la probabilité de crises. Un peu à l'image d'une station météo donnant la probabilité d'un orage, comme l'explique Maxime Baud, neurologue à l'Hôpital de l'Ile à Berne.
"Ce qu'on sait maintenant depuis deux ou trois ans, c'est que ces orages sur le cerveau viennent comme des fronts cycliques qui durent entre trois et cinq jours. Ensuite, le cerveau se calme jusqu'au prochain front épileptique, ou orage du cerveau épileptique".
Appareils peu invasifs
L'idée à présent est de mettre au point des appareils peu invasifs, implantés entre le scalp et la boîte crânienne, et qui, après six mois de rodage, permettraient d'avoir des prévisions personnalisées pour les prochaines 24 heures. A chaque malade de décider ensuite ce qu'elle ou il fait de ces probabilités.
"De la même façon que chacun d'entre nous apprend à interpréter les pourcentages donnés par le service météo", image Maxime Baud. "Certains sont à l'aise de sortir sans parapluie avec un risque de 50% de pluie. D'autres qui détestent être mouillés prendront un parapluie dès qu'il y a un risque de pluie de 20%". Et le neurologue de rappeler que sans prévisibilité, la menace est constamment élevée.
Lucia Sillig/fgn