Cet échantillon d'environ 200 millilitres comprend un morceau de
sol recouvert d'une croûte blanche, selon ce que montre une caméra
de la sonde.
De la glace ou du sel?
Certains scientifiques pensent que cela pourrait être de la
glace tandis que d'autres y voient du sel laissé après
l'évaporation d'eau. L'échantillon du sol arctique martien a été
récolté jeudi par la pelleteuse se trouvant à l'extrémité du bras
articulé de 2,40 mètres déployé de Phoenix.
Le bras a ramené sa moisson qui se trouve dans la pelle juste
au-dessus d'un petit four appelé TEGA ("Thermal and Evolved Gas
Analyzer") dans lequel elle sera déposée. Ensuite, le four sera
verrouillé pour être étanche et l'analyse de l'échantillon
commencera, un processus qui durera plusieurs jours.
"Ceci est vraiment une occasion importante pour nous de faire pour
la première fois des analyses du sol arctique qui nous dira quelle
proportion d'eau pourrait s'y trouver ainsi que les minéraux qui le
composent", a dit Peter Smith, le principal scientifique de la
mission Phoenix à la Nasa.
Première analyse bientôt
"Nous sommes curieux de savoir si la glace qui, nous pensons,
devrait se trouver sous la surface du sol, a déjà fondu dans le
passé et modifié le sol", a-t-il ajouté.
"La première étape est d'extraire l'eau pour en déterminer la
proportion, un test qui devrait nous dire très rapidement ce qu'il
en est", selon lui. Ce four chauffera progressivement l'échantillon
jusqu'à une température de mille degrés Celsius.
"Je pense que d'ici la fin de la semaine prochaine nous serons
probablement en mesure d'avoir une première analyse du sol et si
nous avons de la chance une partie du matériau blanc se trouvant
dans la pelle aura pu être déposée dans le four", a poursuivi Peter
Smith.
apf/cer
La mission Phoenix en quelques mots
La sonde américaine Phoenix effectue une ambitieuse mission de trois mois dans la région arctique de Mars jusqu'à présent inexplorée pour sonder le permafrost de la planète rouge et tenter d'y trouver des indices de vie passée.
Le vaisseau a atterri sans encombre le 25 mai, après un voyage de neuf mois et une descente périlleuse.
La sonde est dotée d'instruments qui, en analysant la composition du permafrost, sont capables de détecter des molécules notamment de carbone et d'hydrogène, des éléments nécessaires à la vie.
Des indices de la présence d'eau ont déjà été découverts sur Mars par les robots américains Opportunity et Spirit, qui explorent depuis trois ans la surface de la planète au niveau de son équateur.
Technologie suisse à bord
A noter que Phoenix transporte un microscope à force atomique de conception suisse. Cet appareil est le fruit d'une collaboration entre l'Institut de microtechnique de l'Université de Neuchâtel, l'Institut de physique de Bâle ainsi qu'une société bâloise. L'EPFL et la Nasa ont également participé à son élaboration. De la taille d'une boîte d'allumettes, le microscope contribuera à la recherche d'indices confirmant la présence d'eau.